Ne nous laissons pas abattre! le beu poème de Brigitte pour les blouses blanches

 

LES BLOUSES BLANCHES

 

Les blouses blanches sont là, à l’écoute des gens,
Marchant à pas feutrés et silencieusement
Car les malades ont besoin de silence.
Leurs qualités premières sont la patience,
L’empathie vers les autres, l’amour du prochain,
Accepter la souffrance, croire au destin.
L’amour de leur métier et leur dévouement
Méritent le respect et des remerciements…
A l’instant de départ, elles tiennent les mains
Et ces gestes de cœur ne restent jamais vains.
Elles vont de lit en lit au fil de la douleur,
Et restent toujours tendres face aux humeurs.
Même les plus gentils deviennent agacés
Quand la douleur est là malgré tous les cachets.
La morphine coule dans les veines bleutées
Et l’être humain perd jusqu’à sa dignité.
La pudeur, dans la vie, qui tenait tant à cœur,
N’est plus qu’une souffrance, devient une peur
Quand le corps s’échappe, que la tête est là,
Et voit des réactions qu’elle ne comprend pas.
Le subconscient s’affole, devient agressif
Et ceux qui sont autour se prennent des récifs.
Car c’est si difficile en soins palliatifs
Et les Soigneurs sont là, si présents, si actifs
Qu’on ne peut s’empêcher de penser à leurs vies.
Ils oublient chaque jour tous leurs propres soucis,
Travaillent en équipe comme des amis
Pour s’occuper de ceux qui se savent en sursis.
Comment font - ils le soir quand ils rentrent chez eux
Pour oublier tout ça, être quand même heureux,
Laisser sur le palier toutes ces souffrances,
Prendre du recul par rapport aux offenses
Lorsque la maladie devient immense,
Quand le « crédit vie » atteint son échéance ?
Tous : Médecins, Infirmiers et Aide-soignants,
Chacun sa manière pour être compétent.
Trouver les bons dosages, tenir une main
Pour donner le courage d’aller à demain.
Soigner les pieds, masser les dos pour soulager
Ceux qui n’en peuvent plus d’être toujours couchés.
Avec un sourire savoir les consoler
Et donner de leur temps pour les accompagner
A accepter l’horreur de ne plus exister.
Soigner avec des mots pour calmer et aider
A vivre avec l’idée qu’il faut tout quitter,
Surtout ne plus revoir les gens que l’on aimait.
Etre là impuissant à chaque jour glissant
Vers la course du temps, inexorablement…
C’est l’amour du métier, l’envie de soulager,
C’est l’amour du métier, toute une destinée…

 

 

Saint Apollinaire, le 11 Août 2011

 

Brigitte ROBERT

 

Photo : Hôpital Sisteron

apollinaire