Publié par Adrien CITEAU le mer, 10/06/2020 - 15:54

En réponse à l'appel mondial à se mobiliser en rendant hommage à Georges Floyd ce mardi, jour de son enterrement, et en France à l'appel de SOS Racisme, Tous Migrants a bien sûr répondu présent à Briançon entre autres, afin de dénoncer le racisme et les violences policières, y compris en France et dans nos montagnes briançonnaises. Nous avons recueilli le sentiment de Stéphanie Besson, co-fondatrice de Tous Migrants, au milieu d'une centaine de personnes ayant participé aux 8 mn 46 secondes de silence, genou à terre, comme partout dans le monde. Elle a rappelé les circonstances du drame et les derniers mots qu'il a prononcé avant de rendre son dernier souffle.
D!CI TV : hommage Georges Floyd Tous Migrants from ALTO Dici Radio on Vimeo.
De son côté, l’antenne du Rassemblement National basé à Briançon dénonce “un droit de manifester à géométrie variable”. Alors que les rassemblements de plus de 10 personnes sont interdits, le parti s’étonne de l’absence de sanctions pénale contre les manifestants alors que le personnel soignant a interdiction de manifester le 16 juin prochain.
Communiqué :
C’était un peu comme du déjà vu avec toujours les mêmes acteurs. Des gens issus du milieu
enseignant, des personnels médicaux, des retraités en mal de sensations fortes, et
associatifs « professionnels » venus manifester devant le monument aux morts en passant
devant le commissariat de police de Briançon et la Sous-Préfecture (il fallait oser). Dans le
même temps, tout rassemblement de plus de dix personnes est officiellement interdit par un
décret du premier ministre en date du 12 mai 2020 (art.7) sur la voie publique ou dans un
lieu public pour des motifs évidents de santé publique en cette période de pandémie.
Force est de constater que l’inconséquence de certains est susceptible de mettre en danger
la santé de tous, ce qui dénote une irresponsabilité flagrante de la part des participants.
Encore une fois, le citoyen lambda note un deux poids deux mesures en ce qui concerne les
interdictions de manifester et la limitation des libertés publiques. « Selon que vous soyez
puissant ou misérable… » comme disait Lafontaine jadis.
Il est aussi intéressant de noter que la violation d’un décret doit normalement faire l’objet de
sanctions pénales (art R610-5 du code pénal) que la police n’a pas mis en œuvre.
Il était en effet plus facile de verbaliser les promeneurs solitaires il y a quelques jours encore
sur les sentiers de montagne dans le briançonnais.
Pour l’anecdote, les soignants sont interdits de manifestation le 16 juin sur la base de ce
même décret, alors que les bonnes âmes pro immigration et sans-frontiéristes, ont le droit de
le faire en foulant aux pieds le décret d’interdiction.
La complicité des autorités politiques, préfectorales et policières crève les yeux. In fine, c’est
le citoyen électeur qui sera seul juge.
Il y a deux cent ans, c’est ce sentiment d’injustice qui avait fourni les bases populaires de la
révolution française. C’est un souvenir qu’il est loisible de rappeler à nos gouvernants s’ils ne
veulent pas éviter le pire pour eux et le meilleur pour le Peuple français.