Publié par Samir MATHIEU le dim, 12/07/2020 - 18:52

Hautes-Alpes : La victime de la violente agression rue Cyprien Chaix à Gap est décédée. L'homme âgé d'une cinquantaine d'années n'a pas survécu aux blessures infligées par son agresseur, qui l'aurait lynché mardi soir avant de revenir sur les lieux et de découvrir sa victime inconsciente mercredi soir, moment où l'alerte a été donnée. La victime avait été évacuée dans un premier temps sur l'hôpital de Gap avant d'être transférée sur la Timone avec un pronostic vital engagé. Il est décédé samedi des suites de ses blessures. L'auteur présumé des faits, un jeune homme de 28 ans, déjà connu des services de justice, a été arrêté mercredi soir à 23 heures, dans la rue même où a eu lieu le drame. Il a été présenté au pôle criminel de Grenoble où il a reconnu partiellement les faits. Il a évoqué une brouille liée à une question d'argent. En fait, la victime venait d'héberger pendant plusieurs jours l'agresseur qui aurait, selon lui, constater la disparition de quelques 300 euros. C'est cela qui aurait entrainé son passage à l'acte.
Le communiqué du procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant :
Le 8 juillet 2020 vers 21 heures 30, les services de police de Gap étaient requis par les sapeurs-pompiers pour une personne très grièvement blessée à son domicile, dans le centre-ville de Gap. La victime, âgée d’une cinquantaine d’années présentait de nombreux hématomes et lésions sur le visage et le corps. Inconsciente, elle était transportée au Centre hospitalier de Gap puis à la Timone à Marseille. Son pronostic vital était engagé.
Une enquête était ouverte du chef de tentative d’homicide volontaire.
Rapidement, les investigations des policiers et en particulier les témoignages recueillis auprès du voisinage permettaient d’identifier le suspect.
Agé de de 28 ans, sans emploi et domicilié à Gap, il était interpellé le 8 juillet à 23 heures et placé en garde à vue.
Au cours de ses auditions, il indiquait avoir été hébergé par la victime pendant plusieurs jours avant les faits. Le 7 juillet, alors qu’il passait la soirée en compagnie de la victime au domicile de cette dernière, il avait, selon ses déclarations, constaté la disparition d’une somme d’argent de 300 euros. S’en était suivie, selon ses aveux minimalistes, une bousculade avec la victime.
Il précisait qu’il avait quitté les lieux et laissé la victime seule, puis était revenu le lendemain, soit le 8 juillet, en compagnie d’un ami. Devant l’état d’inconscience de la victime, il avait, toujours selon ses déclarations, demandé à son ami de prévenir les pompiers, avant de partir.
Le mis en cause était connu des services de justice et de police. Il avait notamment été placé en garde à vue par les services de police de Gap en début de semaine dernière, pour des faits d’extorsion au préjudice d’une tierce personne, avant d’être remis en liberté le 7 juillet, les investigations devant se poursuivre dans le cadre d’une enquête préliminaire.
A l’issue de la GAV pour tentative d’homicide, l’intéressé était présenté le vendredi 10 juillet 2020 à un juge d’instruction du pôle criminel de Grenoble. Il était mis en examen de ce chef puis placé en détention provisoire.
Le 11 juillet 2020, le juge d’instruction était avisé du décès de la victime. En conséquence, le Parquet de Grenoble va saisir le juge d’instruction de réquisitions supplétives d’homicide volontaire et une autopsie va être ordonnée par le magistrat instructeur.
Voici le reportage D!CI TV sur place tourné ce dimanche midi :
L'article complet de nos confrères d'Actu 17, qui a révélé l'information :
Un suspect âgé de 28 ans a été placé en garde à vue ce mercredi soir pour des faits de violences extrêmes à l’encontre d’un homme de 40 ans. La victime est dans un état de mort cérébrale. Le mis en cause avait été interpellé 48 heures plus tôt avant d’être remis en liberté.
INFO ACTU17. Le lien entre les deux affaires ne fait que peu de doutes. Les policiers ont été appelés vers 21h30 ce mercredi soir pour un homme de 40 ans grièvement blessé à son domicile situé rue Cyprien Chaix à Gap (Hautes-Alpes). Il venait d’être pris en charge par les sapeurs-pompiers.
La victime avait visiblement été lynchée chez elle et présentait de nombreux hématomes au visage mais également des traces de strangulation, des contusions et des traces de morsures à l’avant-bras indique une source proche de l’enquête.
Cet homme de 40 ans, que nous appellerons Christian, a été transporté d’urgence à l’hôpital de la Timone à Marseille alors que son pronostic vital était engagé. Il a été déclaré en état de mort cérébrale plus tard, malgré une opération chirurgicale.
Un suspect rapidement identifié
Les enquêteurs du commissariat de Gap ont réalisé des relevés de traces et indices ainsi que des constatations dans l’appartement de la victime le soir même. Les premières investigations se sont révélées fructueuses. Un témoin a en effet expliqué aux policiers qu’il avait vu un homme sortir du logement du quadragénaire dans la soirée. A l’aide de sa description et des autres éléments récoltés sur le lieu des faits, les policiers se sont penchés sur la piste d’un suspect, Younes*, qui avait été placé en garde à vue ce lundi soir pour une tentative d’extorsion sur une personne vulnérable, avant d’être remis en liberté.
Les policiers en attente devant l’entrée de l’immeuble de la victime ont justement aperçu le suspect de 28 ans qui était sur un deux-roues. Younes a été rattrapé et interpellé, puis placé en garde à vue.
Il tente de retirer 20 000 euros appartenant à sa victime
Né à Marseille et demeurant à Gap, le mis en cause se trouvait déjà en garde à vue lundi. Ce jour-là, les policiers avaient été appelés par un employé de La Banque Postale de Gap car l’un de ses clients, Patrick*, 49 ans, affirmait être victime d’une tentative d’extorsion de la part d’un homme. Ce dernier se trouvait à côté de lui. Il s’agissait de Younes.
L’agent de La Poste avait expliqué aux fonctionnaires que cet homme suspect avait présenté un récépissé de retrait au nom de Patrick, afin de récupérer les 20 000 euros qui se trouvaient sur le compte bancaire du quadragénaire. Le suspect avait alors été raccompagné à la sortie par l’employé de La Poste qui avait refusé d’accéder à sa demande.
Patrick a confié aux policiers qu’il subissait des pressions de la part de cet homme de 28 ans, à qui il était contraint de verser de l’argent. En outre, la victime a affirmé lui avoir déjà donné 1000 euros, en plusieurs fois. Le suspect avait ensuite été interpellé par les policiers de la Brigade anticriminalité (BAC).
En interrogeant Patrick, les enquêteurs ont constaté qu’il tenait des propos confus et qu’il souffrait vraisemblablement d’une pathologie mentale. Ce dernier avait toutefois confirmé qu’il avait « peur de refuser » de donner l’argent à Younes, malgré le fait qu’il n’avait, selon ses dires, subi aucune violence. Une expertise psychiatrique avait alors été demandée par le parquet.
De son côté, le mis en cause a nié les faits lors de son audition. Il a été remis en liberté le temps que cette enquête pour tentative d’extorsion sur personne vulnérable se poursuive, avant d’être de nouveau arrêté mercredi soir donc.
Le mis en cause a été présenté au pôle criminel du parquet
Christian, retrouvé dans un état critique à son domicile, devait être entendu très prochainement par les enquêteurs de Gap dans le cadre de cette affaire de tentative d’extorsion précise-t-on de même source. Younes est accusé de s’en être pris avec une extrême violence à cet homme de 40 ans. A-t-il tenté de lui soutirer de l’argent à lui aussi ? La victime avait-elle connaissance d’éléments le mettant directement en cause ?
Younes est désormais poursuivi pour tentative d’homicide et a été déféré au pôle criminel du parquet de Grenoble ce vendredi, en vue de sa mise en examen. Les investigations se poursuivent.
*les prénoms ont été modifiés