Publié par Adrien CITEAU le lun, 03/08/2020 - 14:22

Le train de nuit à la côte en Europe ! Alors que l'Autriche avec son opérateur ÖBB fait figure d'exemple en la matière , la Suède a débloqué 39 millions d'euros pour relier Stockholm à Hambourg et Malmö à Bruxelles d'ici 2022.
En France, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé le 14 juillet qu'il comptait "redévelopper massivement" les trains de nuit, de même que le fret ferroviaire et les petites lignes. Et le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a d'ores et déjà annoncé la renaissance de deux lignes "d'ici 2022", qui seraient Paris-Nice et Paris-Tarbes.
Les liaisons nocturnes ont été supprimées les unes après les autres ces dernières années en France, victimes du développement du réseau TGV, de la suppression du service militaire, du manque d'investissements, des travaux, des grèves, des retards, du manque de confort... et bien sûr de la concurrence du low-cost aérien. Un rapport avait failli les achever complètement en 2015, pointant que chaque passager coûtait plus de 100 euros au contribuable. Deux lignes ont toutefois survécu, jugées "indispensables en raison de l'absence d'une offre alternative suffisante pour les territoires concernés": de Paris à Briançon (Hautes-Alpes), et de Paris à Rodez, Latour-de-Carol (Pyrénées-Orientales) et Cerbère (Pyrénées-Orientales). Elles coûtent 20 millions d'euros par an à l'Etat, auxquels s'ajoute une enveloppe de 30 millions pour rénover les trains.
Alors si le train de nuit revient à la mode, la pérennité de la ligne Paris-Briançon serait assurée. De nouvelles rames plus modernes, et d'importants travaux, quoique jugés insuffisants par les collectifs de défense des intercités alpins, pourraient rassurer les touristes et locaux d'une flexibilité certaine dans leurs déplacements. Une bonne nouvelle donc, d'autant que la liaison autoroutière entre Gap et Grenoble n'est pas prévue avant 2050, et que l'attente d'une transition écologique est grande, après le déferlement d'une "marée verte" sur la France lors des dernières élections.
Le 29 juillet dernier, au conseil municipal de Briançon, le train de nuit s'est invité dans les discussions. La décision a été prise d'écrire au Ministère des Transports et à la SNCF pour garantir l'implication du territoire quant au maintien de la ligne. Les élus briançonnais ont aussi tenu à soutenir le député Joël Giraud, fraîchement nommé Secrétaire d'Etat chargé de la ruralité, dans ce même combat, lui qui en a fait, comme l'ancien maire de Briançon Robert de Caumont, le combat de toute sa vie.