Publié par Adrien CITEAU le jeu, 20/08/2020 - 09:24

Après l'expulsion du squat du Césai ce mercredi matin dans le centre-ville de Gap, le collectif la dénonce "au mépris de toutes les règles, de toutes les lois". Par communiqué, il soutient que la cour d'appel de Grenoble avait prévu un délai supplémentaire de deux mois après la visite de l'huissier, qui n'aurait d'ailleurs jamais eu lieu. Difficile alors pour les "locataires" d'exprimer un refus. Le Césai, en colère, décrit une "expulsion violente et illégale, menée tambour battant". 43 personnes se sont retrouvées à la rue, et ont établi un campement devant la préfecture des Hautes-Alpes, à Gap.
Communiqué du Césai :
Mercredi 19 août, six heures, des policiers enfoncent à coup de bélier les portes des chambres des habitants du Césaï, le centre social auto-géré de Gap. Ils regroupent tout le monde dans une cour, effectuent des vérifications d’identité. C’est le début de l’expulsion du Cesaï. Bilan : 43 personnes dehors, 20 hébergées dans des camping, 2 embarquées au poste. 43 exilé.e.s et sans abris qui ont à peine eu le temps de prendre leurs affaires, de ramasser de la nourriture avant que le Cesaï ne soit muré. 43 personnes sur la place Saint Arnoux, devant la préfecture, bientôt rejoints par des militant.e.s. Un campement s’organise en attendant une solution qui ne viendra pas de la préfecture, celle-ci craignant toujours plus le fameux «appel d’air». En attendant un endroit où dormir et poser leur sac, familles, jeunes déminorisés, dublinés, sans abris, sont tous ébahis de se retrouver en quelques heures sans logement. Une expulsion au mépris de toutes les règles, de toutes les lois. La préfecture s’est bien gardé de dire qu’un délai supplémentaire de deux mois était prévu par la cour d’appel de Grenoble après la visite préalable de l’huissier, sans les forces de l’ordre, qui n’a jamais eu lieu. N’ayant pas été prévenus, les habitants n’ont pas exprimé de refus. Ce n’était pas une opération dans la loi mais une expulsion violente et illégale, menée tambour battant. En bonus, le sarcasme de Mr Scarcella, huissier assermenté, qui assure avoir remis le commandement de quitter le lieu, puis ment sur la décision de la cour d’appel et finit par déclarer : «c’est votre parole contre la mienne». Et maintenant ? On a besoin de soutien. 43 personnes à la rue qui auront besoin d’un toit, de lits, de couvertures. On dort ce soir devant la préfecture. Et demain ? Impro totale.
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Des cas de Covid éventuels suspectés après l'évacuation de mercredi du "squatt" du Cesaï au centre ville de Gap ce mercredi matin. La préfecture indique en effet que deux personnes "présentant des symptômes susceptibles de correspondre à la Covid-19,ont été hospitalisées".
L’évacuation du bâtiments’est déroulée dans le calme ce mercredi matin avec une cinquantaine de personnes était présente à l’intérieur indique la préfecture qui précise qu' "à cette occasion des masques ont été distribués à l’ensemble des occupants et une prise de température systématique a été effectuée. Un test de dépistage au Covid 19, réalisé par les équipes mobiles SDIS/ARS, leur a été proposé : 17 personnes ont souhaité en bénéficier. Les résultats seront rapidement connus et les personnes positives seront prises en charge dans le centre d’hébergement dédié. Deux autres personnes, présentant des symptômes susceptibles de correspondre à la Covid-19,ont été hospitalisées. Quatre femmes avec enfants et une femme seule ont été prises en charge par le dispositif d’hébergement d’urgence.
L’évaluation des situations administratives de chacun se poursuivra aujourd’hui dans les jours à venir, afin de recherche les meilleures réponses en matière de droit et de prise en charge.
Le squat du Cesaï évacué par les forces de l'ordre dans le centre-ville de Gap ce mercredi matin. Comme le 24 juin dernier, plusieurs véhicules des forces de l'ordre se sont postés dans la rue Pasteur, bloquant la circulation et sécurisant les lieux. Dans les rues du centre, des gendarmes de la mobile, assistés de la police nationale et la police aux frontières, ont bloqué certains accès autour du Carré de l'Imprimerie. Selon la préfecture, une cinquantaine de personnes ont été évacuées des lieux, hommes, femmes et enfants.
Pour rappel, la cour d’appel de Grenoble, par décision du 10 décembre 2019, avait ordonné à ses occupants d’évacuer dans un délai de 7 mois ce bâtiment qu’ils occupaient illégalement depuis octobre 2018. Face à leur refus de quitter les lieux, l'huissier a demandé à la préfète des Hautes-Alpes de lui accorder le concours de la force publique afin de pouvoir procéder à leur évacuation. Au regard du caractère exécutoire de la décision de justice, mais aussi des nombreux troubles à l'ordre public constatés ces derniers mois, la préfète des Hautes-Alpes a décidé de lui accorder ce concours. Les occupants ont bien-sûr pu récupérer sur le champ leurs effets personnels, leurs biens plus encombrants étant tenus dès à présent à leur disposition dans un local dédié à cet effet.
Pour mémoire, la rénovation du quartier de l’imprimerie est inscrit dans programme Cœur de ville de Gap, qui prévoit la construction de 115 logements sociaux et plus de 1 800 m2 de locaux commerciaux et culturels, avec le maintien de deux cinémas d'art et d'essai et de la salle de danse. Le bailleur 3F Sud devrait lancer la phase opérationnelle courant 2021 pour une première tranche de travaux.
Au mois de juin, une opération anti-stupéfiants avait aussi été menée au squat du Cesaï, situé dans le Carré de l'Imprimerie. De l'argent et de la résine de cannabis avaient été saisis, et sept personnes placées en garde à vue.
Communiqué de la préfecture :
Ce mercredi 19 août matin a été mise en œuvre l’évacuation du squat dit du « CESAI », situé au 20 rue de l’imprimerie à Gap. La cour d’appel de Grenoble, par décision du 10 décembre 2019, avait ordonné à ses occupants d’évacuer dans un délai de 7 mois ce bâtiment qu’ils occupaient illégalement depuis octobre 2018.
L’huissier agissant au nom du propriétaire, face au refus de ses occupants de quitter les lieux et conformément à la loi, a demandé à la préfète de lui accorder le concours de la force publique afin de pouvoir procéder à leur évacuation.
Au regard du caractère exécutoire de la décision de justice, mais aussi des nombreux troubles à l'ordre public constatés ces derniers mois, la préfète des Hautes-Alpes a décidé de lui accorder ce concours. Les occupants ont bien-sûr pu récupérer sur le champ leurs effets personnels, leurs biens plus encombrants étant tenus dès à présent à leur disposition dans un local dédié à cet effet.
Chacun se voit proposer :
- un examen individuel de sa situation administrative destiné à vérifier ses droits (droit au séjour, à un accompagnement social, à un hébergement...)
- un test de dépistage de la Covid 19, réalisé sur site par les équipes mobiles SDIS/ARS.
Des nuitées sont proposées aux personnes en fonction de leur situation administrative, sanitaire et de vulnérabilité, en particulier les femmes avec enfants.
Pour rappel, l’État crée et finance des dispositifs de mise à l'abri sur le département pendant l'examen de leur situation individuelle, notamment en ce qui concerne les mineurs non accompagnés (6M€ de contribution de l’État à l’hébergement des MNA par le Conseil départemental) et les demandeurs d'asile (plus de 8M€).
Pour mémoire, la rénovation du quartier de l’imprimerie est inscrit dans programme Cœur de ville de Gap, qui prévoit la construction de 115 logements sociaux et plus de 1 800 m2 de locaux commerciaux et culturels, avec le maintien de deux cinémas d'art et d'essai et de la salle de danse. Le bailleur 3F Sud devrait lancer la phase opérationnelle courant 2021 pour une première tranche de travaux.