Hautes-Alpes : une vingtaine de personnes du Césaï relogées provisoirement, le maire de Gap dénonce une carence de l'Etat en matière de relogement

Ils ont été expulsés du Césaï il y a une dizaine de jours, puis expulsés de la Place St-Arnoux le week-end dernier. Ce vendredi, les membres du collectif du Césaï ont investi un nouveau lieu, 3 cours du Moulin à Gap, qui a permis de reloger provisoirement plusieurs personnes. En effet, malgré 115 places en centre d'accueil de demandeurs d'asile à Gap, 60 à Briançon et 145 autres dans des hébergements d'urgence financés par l'Etat, les places sont à ce jour insuffisantes pour accueillir tous les nécessiteux. Ce sont donc une vingtaine de personnes qui ont été relogées provisoirement de cette façon cette semaine. Le terrain, qu'ils ont surnommé "Chez Roger", appartient au Maire de Gap Roger Didier et semble désaffecté. Ce dernier dispose, en tant que particulier, de l'usufruit de cette propriété, et indique dans le Dauphiné qu'une procédure sera lancée par ses soins en tant que particulier en vue d'une expulsion. Le maire de Gap regrette par ailleurs d'être pointé du doigt, alors que selon lui, l'Etat a toute sa responsabilité dans cette affaire, avec une carence selon lui "flagrante" en matière de relogement. Julie et Mathilde, deux membres du collectif, lancent un appel à la solidarité :

Tout ceci ne se passe toutefois pas sans hoeurts, puisque les membres du collectif nous rapportent ce samedi en fin d'après-midi que le maire de Gap Roger Didier aurait demandé à la société Enedis de se rendre sur place pour couper l'électricité. Après une discussion entre les agents et les membres du collectifs, les salariés de l'entreprise ont demandé à exercer leur droit de retrait. Informée, la hiérarchie d'Enedis aurait alors contacté la préfecture, qui aurait demandé l'intervention d'une équipe de police sur place. Les policiers, après un échange avec les membres du collectif, seraient finalement repartis. A cette heure, l'électricité est donc toujours en place dans ce nouveau squat occupé par les membres du collectif du Césaï. 

chez Roger
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