Hautes-Alpes/ Migrants : le maire de Briançon dénonce "une tentative d'intimidation "

Les associations du Refuge Solidaire et de Tous Migrants se livrent depuis quelques jours à une bataille médiatique à mon endroit, mobilisant l’ensemble des canaux de communication de l’extrême gauche pour faire pression sur moi. Que cela soit dit : j’y suis totalement insensible car ils doivent savoir qu’il n’y aura pas de 3ème tour des élections municipales joué dans les médias ou dans la rue. En démocratie, ça n’est pas la visibilité médiatique qui confère la légitimité, c’est la représentativité politique, qui s’acquiert dans les urnes. De la même manière, en République, il ne revient pas à des associations de dicter la marche à suivre. C’est l’affaire de l’Etat et des collectivités, sous le contrôle du politique.

Surtout, dans cette polémique, de nombreux éléments sont (sciemment?) évités et je voudrais rétablir quelques vérités :

- ça n’est pas moi qui ferme le Refuge Solidaire. Quand notre équipe a été élue, ces derniers étaient déjà hébergés sans droit ni titre dans l’ancienne caserne de CRS car c’est bien mon prédécesseur qui n’a pas reconduit leur bail, arrivé à échéance au début du mois de juin, avant les élections. Il est facile de l’oublier désormais en me ciblant comme ennemi, mais la réalité est que même mes prédécesseurs savaient que cette situation devenait intenable. Je rappelle par ailleurs que je ne leur interdis en rien de continuer leurs activités (je n’en aurais de toute façon pas le droit!) mais que la situation actuelle, gérée ainsi dans un bâtiment intercommunal, n’est plus tenable.

- si la France a l’une des politiques d’asile les plus généreuses de toute l’Europe, c’est bien parce que nous sommes dans un État de droit. Les associations savent bien qu’elles n’ont jamais respecté les normes de sécurité qui s’appliquent à tout établissement recevant du public, et qu’en la matière, la règle doit être la même pour tous, qu’on le veuille, ou non. Et que surtout, c’est moi, en tant que Président de la CCB, qui reste le responsable pénal de la sécurité dans le bâtiment. En l’occurrence, cela m’engage!

- La France a une politique d’immigration votée par l’Assemblée nationale. N’en déplaise à certains, je vais continuer à exercer le premier devoir d’un maire : faire respecter la Loi, celle ci fixant la règle de personnes devant être accueillies (les mineurs non accompagnés, les demandeurs d’asile) et interdisant le séjour sans titre sur notre territoire.

Je voudrais enfin que soit dit publiquement une vérité : il faut cesser de tenir le discours moralisateur selon lequel notre pays laisse volontairement mourir des gens en montagne parce qu’ils passent la frontière. A ce jour, chaque fois qu’une personne, quelle que soit sa nationalité ou son droit à être en France, s’est retrouvée en difficulté, le PGHM, la CRS Alpes ou les Pompiers sont toujours intervenus. C’est la dignité de notre pays. C’est aussi son honneur depuis si longtemps : en France, on ne laisse mourir personne. Cela n’obère en rien le rôle des responsables associatifs, mais il faut le dire : l’Etat joue et doit continuer à jouer son rôle. Et quand il ne le fait pas assez, il faut se retourner vers lui, et non vers son Maire.

Ma position, quelles que soit les caricatures qu’on veut bien essayer d’en faire, est Républicaine. Elle le restera. Et je me battrai toujours contre ce qui s’apparente à des tentatives d’intimidations qui, au fond, méprisent le suffrage universel exprimé il y a moins de trois mois.

AM

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