Publié par Laurie Charrié le mer, 30/09/2020 - 17:11

Ce mercredi matin, covid-19 oblige, les 8èmes rendez-vous de l'économie se sont déroulés en visio-conférence. Organisé par la CCI, la Banque de France, la Direction des Finances Publiques et l’AD à Digne-les-Bains le point l’état de l’économie locale et régionale a été présenté à la préfète, l'occasion de parler notamment des appels à projets :
La synthèse :
C’est face à un horizon clair que les entreprises ont commencé l’année 2020 : après une année 2017 qu’on pourrait qualifier d’exceptionnelle, la dynamique s’est installée dans un rythme de croisière en 2018 et 2019 laissant les décideurs économiques face à de bonnes perspectives pour l’année 2020.
La crise sanitaire due au coronavirus, qui a commencé hors des frontières européennes, s’est abattue en France au cours du mois de février et a provoqué une crise économique inégalée depuis 90 ans. Le département des Alpes-de-Haute-Provence et ses entreprises n’ont pas été épargnés par cet épisode récessif totalement inédit à plus d’un titre.
Dès le 1er trimestre, les entreprises alto-provençales ont connu des difficultés avec une perte de débouchés à l’international mais aussi des difficultés logistiques et d’approvisionnement. Au 2e trimestre, le confinement de la population, les restrictions de circulation et les fermetures de frontières ont paralysé l’économie locale ; en moyenne, d’avril à juin, les chiffres d’affaires des entreprises locales ont reculé de plus de 20 % par rapport à la même période de l’année dernière. Sur l’ensemble des 6 premiers mois de l’année la perte de chiffres d’affaires est de l’ordre de 12 %. Si l’ensemble des secteurs d’activité ont été impactés, il existe de grandes disparités quant à l’ampleur de cette baisse d’activité. Pour des raisons différentes, l’industrie et les services ont été les plus fortement touchés par cette crise.
L’industrie principalement en raison de son exposition aux marchés étrangers, les services en raison des restrictions spécifiques aux activités d’hébergement et de restauration qui se sont étalées au-delà du mois de mai. L’ensemble du secteur industriel départemental a subi un important recul d’activité, au 2e trimestre 2020 (- 29 %), et sur l’ensemble du 1er semestre (- 15%). Les dynamiques sont à peu près équivalentes pour les entreprises de la filière cosmétique, emblématique du département. Les acteurs du secteur qui sont le plus exposés aux marchés extérieurs ont subi des pertes d’activité importantes. Par exemple, d’après les services des douanes, les livraisons internationales de produits cosmétiques ont reculé dans le département de 39 % au 2e trimestre et de 24 % au 1er semestre. A l’inverse, de nombreuses industries du département dont le marché est principalement local ont conservé des volumes d’activités, en 2020, comparables à 2019.
Le secteur des services a été le plus durement touché : en moyenne, les chiffres d’affaires ont diminué d’un quart par rapport à 2019 au 1er semestre. Les activités d’hébergement et de restauration, qui sont restés quasiment à l’arrêt une bonne parte du 2e trimestre, accusent un recul d’activité de près de 80 % sur cette période, et une diminution de 50 % sur l’ensemble des 6 premiers mois de l’année. Le commerce et la construction, bien que fortement secoués par la crise ont connu de bien meilleurs développements. Malgré de nombreux chantiers à l’arrêt pendant le confinement, la reprise a été rapide et forte pour les entreprises du bâtiment et des travaux publics dès que les contraintes leur ont permis d’opérer à nouveau. Sur l’ensemble du 1er semestre, le secteur du BTP affiche un recul limité à - 9%.
Dans le commerce, entre janvier et juin, les volumes d’affaires ont reculé de 8 %, mais avec de fortes disparités selon les types d’activités. Alors que le commerce alimentaire et les grandes et moyennes surfaces ont conservé des volants d’affaires comparables aux années précédentes, la vente de véhicules et l’équipement de la personne ont été durement impactés. Entre ces deux extrêmes, l’équipement de la maison et les détaillants de produits d’hygiène, santé et beauté ont limité la baisse d’activité. Au 3e trimestre, les entreprises provençales-alpines sont majoritairement préoccupées par des difficultés liées à la baisse de la demande, ainsi qu’à des problématiques de trésorerie ou d’approvisionnement. Un point de satisfaction se dégage : l’accès au crédit ne préoccupe pas les chefs d’entreprises interrogés.
De plus, les entreprises semblent dans leur immense majorité avoir conservé des relations partenariales saines : les délais de paiements entre clients et fournisseurs sont restés stables dans plus de 80 % des cas. D’autre part, signe d’une reprise de l’activité, au cours du 3e trimestre, plus de 80 % des entreprises interrogées indiquent avoir retrouvé un niveau d’activité identique ou supérieur à la normale. Enfin, indicateur d’anticipation plutôt optimiste de la part de décideurs économiques fortement impactés au cours du 1er semestre, plus de 9 entreprises employeuses sur 10 n’anticipent pas d’ajustement de leur effectif salarié d’ici à la fin de l’année.