Hautes-Alpes / COVID-19 : le pic épidémique attendu pour la fin de la semaine

Comme dans une grande partie de la France, la deuxième vague frappe durement le département des Hautes-Alpes. Alors que les taux d'incidence et de positivité grimpent en flêche, le nombre d'hospitalisation a explosé et serait passé à près de 120 patients COVID dans les établissements du territoire, c'est deux fois plus que lors de la première vague et le pic épidémique devrait être atteint entre le 7 et le 13 novembre selon les modèles épidémiologiques.

Selon le directeur du CHICAS, le pic épidémique à venir nécessitera un fort renforcement des capacités hospitalières à Gap comme dans les autres hôpitaux du territoire.  

04_11_2020_ITW_WEB_COVID_19_CHICAS_GAP_Prévisions_HG572 from ALTO Dici Radio on Vimeo.

 

Le communiqué du CHICAS de Gap : 

"Nous constatons une poursuite de la dégradation de la situation sanitaire dans les Hautes Alpes.

Nos différents indicateurs de suivi ont en effet connu une évolution à la hausse assez notable au cours de ces derniers jours :

-          Augmentation du nombre d’hospitalisations covid 19 en réa et hospitalisation conventionnelle

-          Augmentation du nombre de passage aux urgences pour symptômes de COVID

1)      Nombre patients COVID  hospitalisées

Nous vous annoncions la semaine dernière (mardi 27 lors de notre dernière conférence de presse) un total : 70 patients covid +hospitalisés au sein du GHT

Nous comptons aujourd’hui près de 120 patients COVID +hospitalisés au sein du GHT. C’est un record pour notre GHT. C’est d’ores et déjà quasiment 2 fois supérieur à la 1e vague (55 patients hospitalisés en avril 2020)

La répartition de ces 120 patients est la suivante :

-          84 au CHICAS

o    68 sur Gap, dont 15 en réanimation

o   16 sur Sisteron. (le site de Sisteron qui n’était pas touché par le COVID il y a 1 semaine à peine !)         

-          20 sur le CHEB (dont 4 en réa)

-          12 sur le CHE

Ces chiffres évoluent d’heure en heure.

Tout porte à croire que cette situation va s’aggraver encore davantage.

2)      Augmentation de nos capacités en lits de médecine

Les prévisions épidémiologiques transmises par l’ARS font état, dans leurs perspectives les plus pessimistes, d’un besoin de rehaussement maximal des capacités de prise en charge en médecine du territoire des Alpes du Sud.

Plusieurs mesures ont été prises sur le territoire :

-          ouverture d’un maximum de lits de ranimation, avec passage de 8 lits de réa (initialement à Gap) à 29 lits de réanimation (21 à Gap et 8 à Briançon) et 4 lits de surveillance continue à Gap

-          ouverture d’un service supplémentaire de médecine de 14 lits à Gap

-          ouverture d’un service de 12 lits supplémentaires à Briançon
à ces mesures s’ajoutent des projets en cours de finalisation :

-          discussion avec la polyclinique pour une participation à l’armement de lits de médecine supplémentaires. Nous remercions vivement la polyclinique pour l’aide qu’elle apporte aux hôpitaux, avec des renforts RH soignants et médicaux qui sont déjà actifs dans les services de l’hôpital de Gap

-           travail en cours au sein de l’hôpital de Gap pour ouvrir une aile supplémentaire de médecine de 30 lits

-          Travail en cours pour renforcer l’hospitalisation à domicile (HAD)

Si nous parvenons à mener à bien ces projets au cours des prochaines heures ou prochains jours, c’est près de 100 lits de médecine que nous aurons ouvert en un temps record, au sein du GHT et avec l’aide de la polyclinique, afin  de faire face à cette « 2e vague » de patients hauts alpins.

Il faut que la population se rende compte du véritable tour de force que cela représente.

Des équipements supplémentaires (2 respirateurs) ont été commandés.

Du personnel a été rappelé en renfort : certains retraités volontaires ont été rappelés, mobilisation possible de personnels en congés, ainsi que d’autres mesures RH (heures sup, etc.).   

Ces mesures doivent nous permettre de faire face à cette situation de crise sanitaire dans la durée.

3)      Déprogrammation et  prise en charge aux urgences

Afin de d’avoir les ressources en personnel disponible et libérer des lits, une déprogrammation totale de l’activité médico-chirurgicale non urgente a été enclenchée.

Seules 2 salles de bloc sont actives au CHICAS, 2 à la polyclinique et 2 au CHEB, pour assurer : les urgences et opérations non différables, la prise en charge en oncologie, les IVG, l’activité de prélèvements pour des greffes d’organes.

Le nombre de passage aux urgences pour symptôme COVID augmente progressivement . Les urgences ne sont pas débordées (5 à 8 passages/jour pour covid), mais ce flux de patient nourrit ne nouvelles hospitalisations.

Le nombre d’appels au SAMU - Centre 15 pour motif de covid est en hausse à près de 25% des appels au C15 (soit un peu plus de 40 appels par jour en moyenne), même si cela reste maîtrisé

Nous avons rappelé récemment la nécessité de n’appeler le 15 que pour des urgences médicales, pas pour des questionnements administratifs ou pour avoir des résultats labo.

Par ailleurs nos centres de dépistage « DRIVE » sont toujours extrêmement sollicités : nous réalisons près de 80 prélèvements/jour au Drive du CHICAS, et même davantage à Briançon.   

Une priorisation a été mise en place au Drive, application des critères nationaux. Sont prioritaires pour se faire dépister :

1)      Les personnes ayant une prescription médicale

2)      Les personnes symptomatiques

3)      Les personnes contacts à risque identifiés par la CPAM et l’Ars lors du contact tracing

4)      Les professionnels de santé

Il n’est désormais plus possible de prendre RDV pour d’autres motifs :

-          « voyage » (de toute façon en période de confinement)

-          Sans ordonnance : renvoyé vers les labos privés

4)      Protocoles visites

Afin de protéger les patients, les résidents, les usagers et les personnels hospitaliers, des mesures de restriction de visites sont prises.

La règle générale applicable aux visites dans tous les services d’hospitalisation du CHICAS est la suivante :

-              Un visiteur maximum par jour et par patient

-              Sur la tranche horaire 12h-18h30

-              les visiteurs sont enregistrés sur les feuilles de registres à l’entrée.

-              Pour l’EHPAD et USLD : sur RDV obligatoirement avec une durée limitée à 1heure

Des exceptions sont aménagées à cette règle, concernant : l’aide aux repas en UHPAD, les conjoints en maternité, et des droits de visites sur décision médicale :

-          en réanimation pour les patients ayant une durée de déjour longue,

-          et des droits de visite pour les malades en soins palliatifs.

Des dispositifs de visio conférence sont déployés dans l’établissement afin de permettre des RDV vidéo avec les proches des patients qui ne peuvent être visités.

Notre personnel est très mobilisé et nous tenons à saluer l’ensemble de professionnels de santé investis au quotidien pour les patients des hôpitaux des alpes du sud ."

 

Explosion des chiffres