Hautes-Alpes / Meurtre de Montgardin : son fils a fait la fête à quelques mètres du corps de sa mère

Nous ne pouvons pas évoquer ce sujet, ce drame, sans ressentir un sentiment de douleur en pensant à la famille et aux proches de Martine Bertrand mais surtout à elle.
L'ancienne directrice des renseignements territoriaux qui, à 57 ans, venait en juillet de prendre sa retraite a donc été tuée dans sa maison au dessus du vieux village de Montgardin où vit une partie de sa famille. Son corps a été retrouvé le mardi 27 octobre dernier au troisième passage des gendarmes qui à l’origine cherchaient à l'informer que son fils Rémy avait été appréhendé aux Toulouzanes, le supermarché du cannabis, à Briançon le lundi 26 pour détention de stupéfiants. Les gendarmes s'aperçoivent vite qu'elle n'a pas donné signe de vie depuis plusieurs jours et c'est un chien saint-Hubert qui va permettre la triste découverte.

Une découverte horrible puisque le corps de celle qui avait été aussi officier de police au commissariat de Gap se trouvait dans une maison en grand désordre coincé entre la porte-fenêtre et le volet, le cou entouré de fil électrique, d'une laisse de chien et la tête dans un sac plastique...

L’enquête va aller très vite puisque dés le lendemain, le mercredi 28 octobre, son fils Rémy 16 ans reconnaît avoir tué sa mère mais sans en donner le mobile. Il est vite confondu puisqu'il avait sur lui la carte bleue de sa mère et même son téléphone portable. Son avocat qui le rencontre alors et tout aussi décontenancé évoque "son état second" et parle d'accident et d'une dispute qui aurait mal tourné, c'est le moins que l'on puisse dire.

Mais l'horreur ne s’arrête pas la: lors des auditions devant le pole criminel de Grenoble, le fils explique qu'il serait resté plusieurs jours dans la maison à faire la fête, fumer des joints et boire avec des amis quelques mètres du corps sans vie de sa mère dissimulé à quelques mètres.

Mis en examen pour meurtre et incarcéré, Rémy qui venait de commencer une formation au lycée professionnel d'Embrun semble avoir un double visage comme le sous-entendait assez clairement ce voisin, très ému, que nous avons rencontré.

Une fin tragique pour un gamin en dérive malgré l'amour de sa mère et de sa famille dont tout le monde témoigne comme sa grand-mère, Lucette" qui vit à 500 m qui dit au Parisien "Mon petit-fils était très proche de nous, il venait nous voir presque tous les jours. On ne se doutait pas qu'il pouvait être violent. Jamais, jamais », martèle Lucette qui malgré son immense douleur, lâche : « Il reste mon petit-fils. ».

Une attention peut-être moins marqué du côté de son père avec le quel il n'avait plus de contact depuis une dizaine d'année  un homme condamné à huit ans de réclusion criminelle pour le braquage d'un fourgon blindé, prés de Mulhouse et très proche du milieu marseillais et dont le nom revient dans des affaires du grand banditisme phocéen. Il est aussi présenté comme un des complices de Michel Campanella, dit le parrain de Marseille, et appréhendé, mis en examen et écroué le 23 juin dernier. Lucette, la mère de Martine Bertrand, n'a pas d'explications : « Je ne savais pas que mon petit-fils était impliqué dans une affaire de drogue. Il nous avait juste dit qu'il allait à Briançon pour voir sa petite copine. Depuis septembre, il était dans un lycée professionnel d'Embrun. Il voulait devenir charpentier. Il vivait seul avec sa mère. Ma fille était séparée, et le père avait coupé tout lien avec son fils. Martine ne nous parlait pas trop de ses problèmes. Elle était secrète. Cela venait peut-être de son métier de policière. Elle aurait sans doute aimé avoir un fils qui marche très droit. Elle avait retapé une vieille maison sur la commune, pour la louer aux vacanciers. Elle n'a pas eu le temps de profiter de sa retraite. »  
  
Une descente aux enfers, pour Rémy et sa mère Martine Bertrand, de mois en mois, commencée en bonne partie justement avec cette maison pour les vacanciers le 16 avril 2019 où Rémy avait mis le feu au gîte de sa mère , le gîte des Aroncis, dont tout le monde soulignait dans ces beaux paysages du Mont-Collombis à Montgardin. Le feu avait été déclaré accidentel. Rémy qui avait alors 15 ans avait alors expliqué avoir du fait un feu lors d'une fête entre amis à l'intérieur du gîte avant que tout ne s'embrase au matin. Il avait écopé d'un rappel à la loi pour l'incendie accidente et déjà pour usage de stupéfiants.

Des vies perdues, des vies gâchées et cette question qui nous hante :

Pourquoi?

 

(avec infos DICI, Le Dauphiné-libéré, le Parisien)

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