Alpes de Haute-Provence : Khélifa Aouachira, président d'honneur de d'honneur de l'ARACAN est décédé

C'était un ardent militant de la défense de la cause des harkis, Khélifa Aouachira est décédé. Il allait avoir 83 ans, arrivé en France en 1962 il avait été fait chevalier de l’Ordre National du Mérite en novembre 2019. Il n’aura de cesse de dénoncer le massacre des Harkis, la relégation, l’humiliation et l’enfermement dans des camps dont les familles de Harkis ont fait l’objet. Khélifa Aouachria sera inhumé au cimetière du Grand Vallon à Manosque ce mercredi à 13h15.

Les hommages comme celui de Yamina Chalabi sont nombreux : 

"Dans les Alpes de Haute-Provence perdent une figure tutélaire et emblématique du monde combattant et ardent défenseur de la cause harkie. Nous perdons là un Grand Homme.

Né en 1982 à Mac-Mahon dans les Aurès, ce fils de fonctionnaire entre à l’âge de 19 ans comme secrétaire dans une commune mixte au service de l’Etat civil en Algérie. Monsieur Aouachria est ensuite affecté, d’office, dans une S.A.S (une section administrative spécialisée).

Au moment de l’indépendance de l’Algérie, c’est dans un climat de terreur que Khélifa Aouachria parvient à rejoindre la France à l’aide d’un officier qui refuse d’abandonner les Harkis. Il est contraint de laisser derrière lui son épouse et ses deux enfants.

« Quand je suis arrivé en France, j’étais comme un chien errant, je ne savais pas où aller. Quand ça a été le sauve-qui-peut, Les Harkis ont été désarmés devant leurs bourreaux. C’est une honte. Ici en France, on nous a traités de mercenaires. Personne n’a rien compris. Je suis arrivé à Manosque avec des punaises sur le dos. La France nous a abandonnés» disait-il.

Du camp de Sainte Marthe à Marseille à son arrivée, de Valence à Nancy, du camp de Rivesaltes où sa famille, aidée par La Croix-Rouge, le rejoint deux ans après son arrivée, et enfin de la cité Les Quatre Saisons, Khélifa Aouachria n’aura de cesse de dénoncer le massacre des Harkis, la relégation, l’humiliation et l’enfermement dans des camps dont les familles de Harkis ont fait l’objet.

Il en parlait tout haut, sans détour, sans jamais dissimuler sa condition. Il n’aura eu de cesse d’accompagner des projets d’actions mémorielles au sein de collèges, de la Mhémo et de colloques pour partager cette histoire en qualité de co-président puis de président d’honneur de l’ARACAN (association des Rapatriés Anciens Combattants d’Afrique du Nord).

Un immense déchirement pour ses fidèles compagnons de route : Khélifa aura travaillé, encore et toujours, à l’aube de ses 93 ans pour une reconnaissance pleine et entière par les pouvoirs publics de l’abandon et du massacre des Harkis ainsi que de leur relégation dans des camps…

Une voix vient de s’éteindre mais il reste une liberté d’esprit, le souffle, le cœur, la mémoire, les mots pour poursuivre cet engagement. »

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