Publié par Adrien CITEAU le jeu, 26/11/2020 - 13:31

Le Département des Hautes-Alpes en appelle à la raison. Le président Jean-Marie Bernard et son vice-président Patrick Ricou ont signé une tribune à destination du gouvernement, exigeant moins de précipitation dans les prises de décision pour cet hiver. "Les messages d'alerte n'ont pas été entendues" déclarent-ils. La montagne a déjà essuyé une fermeture anticipée au printemps dernier, et a fait preuve d'engagement cet été pour garantir la sécurité sanitaire des vacanciers. De même, 25 000 tests antigéniques ont été commandés par le Département pour venir en aide aux stations cet hiver. Le Conseil départemental demande d'attendre le 15 décembre avant de prendre une décision définitive qui s'avérerait catastrophique pour l'économie haut-alpine pour les mois et les années à venir.
Communiqué :
Le Département et l’Agence de développement demandent moins de précipitation dans les prises de décision pour cet hiver
Comme le Président de la République l’avait annoncé mardi soir, le Premier ministre a détaillé ce matin les modalités de la sortie du confinement et son calendrier. Les Français pourront passer leurs vacances dans les stations, comme il l’a souligné. En revanche, nous ne comprenons pas que le Gouvernement et l’État persistent dans leur position sur le report de l’ouverture des remontées mécaniques.
Les messages d’alerte que nous avons émis ces dernières heures sur les conséquences économiques et sociales d’une telle décision n’ont pas été entendues et nous le déplorons. Nous sommes aux côtés des professionnels de la montagne. Qu’ils soient exploitants de remontées mécaniques, moniteurs de ski, prestataires de services dans les stations, hébergeurs, restaurateurs ou cafetiers.
Tous ces acteurs de la montagne ont déjà essuyé une fin de saison d’hiver 2020 très complexe en raison de la fermeture précipitée des stations au mois de mars. Et ils ont aujourd’hui besoin de travailler pour faire vivre les territoires de montagne.
C’est pourquoi nous demandons au Gouvernement de ne pas prendre sa décision aussi lourde de conséquences trop hâtivement. Les tendances d’évolution de l’épidémie sont très encourageantes et le temps devrait les consolider.
Le Gouvernement peut compter sur tout le professionnalisme et toute la responsabilité des acteurs de la montagne. Au cours des mois qui viennent de s’écouler, les professionnels ont beaucoup appris et adapté leurs pratiques pour répondre aux exigences de prudence face au virus. Ils sauront adapter leur calendrier et redoubler d’efforts si une ouverture était envisagée mi-décembre.
D’autant que le Département sera à leurs côtés. Il a en particulier acheté 25 000 tests antigéniques – qui permettent d’avoir des résultats très rapides et de parfaitement connaître la situation – afin de rompre les chaînes de contamination et de rassurer la clientèle. Ces tests complèteront les protocoles et initiatives déjà adoptés par les stations.
C’est pourquoi nous demandons au Premier ministre et au Gouvernement d’attendre le 15 décembre avant d’arrêter une décision définitive. Et de la prendre à ce moment-là avec l’éclairage que nous aurons sur la situation sanitaire.
Les professionnels de la montagne et plus largement tous les Haut-Alpins peuvent être assurés de notre entier dévouement à leur cause et de tout notre soutien dans cette période très difficile. Évitons toute forme de précipitation dans cette prise de décision. Elle pourrait remettre en cause toute la vie de notre territoire dans les mois et années à venir.
Jean-Marie BERNARD, Président du Département
Patrick RICOU, Président de l’Agence de développement