Publié par Jean Eymar le lun, 30/11/2020 - 13:14

Les remontées mécaniques ne seront pas ouvertes avant le mois de Janvier
Le couperet est tombé: les stations de sports d'hiver ne pourront pas ouvrir leurs remontées mécaniques ni leurs espaces collectifs pour les vacances de Noël et au moins jusque courant janvier. La réunion de la dernière chance entre les représentants des stations a échoué ce lundi matin. Le Premier ministre et le gouvernement restent inflexibles: les gens pourront aller à la montagne mais hors de question d'ouvrir les remontées pas plus que les bars et restaurants comme on le sait par ailleurs. La date du du 1er janvier a été évoquée, sans promesse ni engagement, pour une réouverture des domaines skiables » a déclaré Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Président de Régions de France. Quant à la clause de revoyure, le 11 décembre qui pourrait changer la donne, personne n'y croit un seul instant.
Représentant des maires de stations, Pierre Vollaire, maire des Orres n'a pas caché en apprenant la nouvelle son dépit et surtout sa plus vive inquiétude pour l'économie et tout simplement la vie dans nos vallées mais aussi en terme de sécurité. En effet, nous pouvons nous attendre à des vacances de Noël où beaucoup viendront (après tout ce que l'on a vécu ) viendront prendre l'air en montagne. Mais qui s'occupera des secours pour les activités individuelles puisque tous les pisteurs seront au chômage partiel ?
La réunion de ce lundi matin a donc fait choux blanc c'est le cas de le dire. Alors dans toutes les vallées des massif français on se concerte pour préparer une réaction à priori pour jeudi. Sachant qu'une nouvelle réunion aura donc lieu avec le gouvernement le vendredi 11 décembre... mais pour préparer les conditions de réouverture en Janvier...
Dans les montagnes et encore plus dans les Alpes du Sud, le massif le plus dépendant de l'activité touristique on se prend à avoir des sueurs froides : personne n'est à me d'imaginer les conséquences économiques et sociales d'une telle décision.
La réaction de Renaud Muselier
« Nous avons obtenu une clause de revoyure au 11 décembre »
« Après les déclarations du Président de la République statuant sur la fermeture des stations de ski pour les vacances de Noël, une réunion avec les acteurs de la montagne autour du Premier Ministre a eu lieu ce matin.
A l’issue de cette réunion, un cadre méthodologique et calendaire précis a été établi.
Comme nous le demandions dans le manifeste de l‘union de la montagne et des vallées des Alpes du Sud publié ce week-end, nous avons obtenu une clause de revoyure fixée au 11 décembre.
Nous regrettons toutefois que soit exclue de ces discussions, une ouverture différenciée par massif, en tenant compte de la situation sanitaire de chaque région.
Si le Gouvernement persistait dans sa volonté de fermer les stations de ski jusqu’à la fin de l’année, la date du 1er janvier a été évoquée, sans promesse ni engagement, pour une réouverture des domaines skiables » a déclaré Renaud MUSELIER, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Président de Régions de France.
En attendant la Suisse, l'Autriche et la Bulgarie ont décidé d'ouvrir leurs stations en décembre,
Aprés l'appel de renaud Muselier, le président de la Région Sud/Paca signée par tous les élus, c'est le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez et d'autres élus ou professionnels qui demandent à Emmanuel Macron la réouverture en décembre des remontées mécaniques:"Monsieur le président de la République, ne tuez pas la montagne française!", ont-ils écrit dans une tribune .
Depuis quelques semaines déjà, les Suisses peuvent dévaler les pistes comme à Verbier, Gstaad ou Saas-Fee. En Valais (sud-ouest), une des principales régions de ski du pays aux côtés des Grisons (est) et de l'Oberland bernois (centre), le président de l'exécutif cantonal, Christophe Darbellay, l'a assuré à l'AFP : "On skiera à Noël". Dans la région, les hôtels sont déjà ouverts, et les restaurants doivent ouvrir à la mi-décembre. Autre destination prisée, la station de Bansko en Bulgarie, Mecque européenne du ski "low cost", prévoit également d'ouvrir alors que le pays affronte une flambée de l'épidémie et une saturation des services hospitaliers.
En Espagne, la ministre Reyes Maroto, s’est déclarée prête à ouvrir les infrastructures de ski de la péninsule "en toute sécurité".
Reste l'Italie près de chez nous : là, pas de ski comme en France et en Allemagne : Fermeture des pistes de ski et remontées mécaniques avec un contrôle strict des frontaliers qui voudraient profiter du ski en Autriche ou Suisse reste à l’étude.
Retour samedi
Près d'un millier de personnes rassemblées ce samedi matin sur la ville de Gap avant tout pour adresser un appel solennel au gouvernement afin que les stations de sports d’hiver puissent ouvrir pour les vacances de Noël. Les manifestants étaient venus de toutes les vallées des Alpes du Sud, aussi bien de l'Ubaye que du Briançonnais, du Champsaur, du Dévoluy, de l’Embrunais et du Guillestrois.
Une manifestation jamais vue non pas forcément pour son ampleur mais par la diversité de ce qui l’anime : des maires de stations, des commerçants, des exploitants de domaine skiable, des moniteurs, des magasins de sport et surtout, peut-être avant tout, les saisonniers venus dire, chanter et même crier "On veut travailler !"
Mais ce n’était pas les seules revendications de ce samedi matin : les bars et restaurants étaient évidemment présents pour dire combien ils ne comprennent pas, alors que les commerces rouvrent, qu’on les contraigne à laisser leur porte close dans l’une des périodes les plus importantes de l’année.
Une manifestation décidément à messages multiples puisque se sont joints aussi des manifestants dénonçant les violences policières et les affaires récentes, créant au bout du compte des petits groupes où chacun cherchait à faire entendre son propre message.
Et s' il y a bien un point commun à ces messages, c’est la dénonciation de "l’absurdisme", en particulier celui qui vise à annoncer l’ouverture des stations de ski, mais sans ski !
A quelques heures de la nouvelle rencontre avec le Premier ministre, à quelques jours d'une initiative encore secrète en milieu de semaine à Paris, les arguments ne manquent pas
Le premier touche aux règles sanitaires et il suffisait d’être sur le marché de Gap ce samedi matin pour voir la contradiction entre un marché très fréquenté avec des queues immenses devant tous les étals, et la perspective de stations fermées où on sera loin de retrouver cette situation au départ des remontées mécaniques
La sécurité ensuite, les moniteurs comme les maires inquiets à l'idée d’imaginer des vacances de Noël à la montagne très fréquentées mais sans services de sécurité pour secourir ceux qui ne manqueront pas d’aller goûter la poudreuse, que ce soit en ski ou un raquettes.
Parmi ces manifestants, un saisonnier du Queyras qui, malgré l’angoisse, ne perd pas son humour ! Il s'est même dit prêt, si cela ne s’arrange pas, à dire tout haut que le Père Noël n’existe pas !