Publié par Romain HIRT le ven, 15/01/2021 - 11:28

Une descente aux flambeaux est organisée ce samedi dans l'ensemble des stations françaises par l'ESF à partir de 17h30. L'objectif, toujours le même : rappeler les difficultés auxquelles sont contrés l'ensemble des acteurs économiques de la montagne. Une action symbolique pour que "la flamme de la montagne ne s'éteigne pas". Une manifestation qui, selon les organisateurs, ne rassemblera que les professionnels ESF et les élus locaux ainsi que les responsables des remontées mécaniques dans le strict respect des gestes barrière.
Le communiqué :
Samedi 16 janvier, à 17h30, l’esf organise, dans les stations françaises, une descente aux flambeaux pour (re)mettre en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés tous les acteurs de la montagne et exprimer sa solidarité.
Programmée en simultané dans toutes les stations, cette descente aux flambeaux des monitrices et moniteurs de ski esf commencera à 17h30 le samedi 16 janvier. Elle sera suivie d’une prise de parole dans chacune des stations du directeur esf aux côtés du Maire et du responsable des remontées mécaniques. L’événement sera organisé dans le respect le plus strict des gestes barrières (distanciation, port du masque...) et rassemblera uniquement les professionnels esf (sans appel à la participation du grand public).
Objectif ? Ne pas laisser la flamme de la montagne s’éteindre ! Depuis des mois, tous les acteurs de la montagne sont confrontés à une situation économique sans précédent avec la fermeture des remontées mécaniques. C’est tout un pan de la montagne et l’ensemble d’un écosystème qui petit à petit s’éteint et se retrouve en grand danger !
Les monitrices et moniteurs esf, considérés naturellement comme ambassadeurs de leurs territoires chaussent leurs skis et rallument leurs flambeaux pour porter le message des femmes, des hommes, et des familles de montagnards qui sont en très grandes difficultés. C’est leur manière d’exprimer cette solidarité envers toutes celles et ceux qui ont subi ou subissent dans leur sphère privée, sociale ou professionnelle la situation sanitaire que nous connaissons actuellement et qui impactera pour longtemps l’avenir de nos territoires.
Eric Brèche, Président du Syndicat National des Moniteurs du Ski Français / esf : « Président du Syndicat National, je suis avant tout un montagnard, un moniteur de ski. Je me fais l’écho des femmes et des hommes dont leurs activités sont sacrifiées et qui espèrent voir la montagne revivre et revoir la lumière rapidement... Nous demandons au Gouvernement de nous faire confiance. Nous avons fait des propositions pour garantir la sécurité sanitaire qui ont été validées par les autorités et sommes prêts à aller encore plus loin afin d’ouvrir le 30 janvier. Par exemple, nous avons déjà commandé nos propres tests pour nos monitrices et moniteurs. Les communes ont loué des lieux qui permettraient d’isoler les cas contacts...
Nous sommes prêts à participer à tout ce qui pourra renforcer la sensibilisation aux gestes barrières et en faire un acte éducatif. Tout en ayant parfaitement conscience de la gravité de la situation sanitaire, nous avons aussi conscience que la montagne et la pratique du ski sont avant tout un bol d’oxygène et plus que jamais un lieu de ressourcement dont nous avons encore plus besoin aujourd’hui. ».
Les stations se font donc petit à petit à l’idée d’une saison blanche
On le sait le premier ministre a annoncé qu’il rendrait une décision le 20 janvier quant l'ouverture ou pas des remontées mécaniques des stations de ski pour les vacances de Noël de février soit 15 jours avant celle-ci !
Mais les chiffres sont là même si beaucoup dans les montagnes les contestent et d’ailleurs de plus en plus...
Comment autoriser les stations à rouvrir dans des départements dont certains sont parmi les plus touchés comme la Haute-Savoie, les Hautes-Alpes, les alpes de haute-provence, le Jura et les Vosges?
Comment le gouvernement peut-il lancer un message de réouverture des stations c’est-à-dire une invitation aux déplacements pour les vacances de février alors même qu’il s’apprête à des mesures plus restrictive ?
Comment enfin finalement au bout du compte réussir des vraies vacances de février dans l’ambiance du moment avec entre autres les bars et restaurants fermés ?
On ne trouvera personne pour autant pour dire que "c’est plié" et qu’il n’y a aucun espoir dans les annonces du premier ministre la semaine prochaine...en tout cas pas officiellement
Mais , sous la réserve de la confidentialité, les maires de stations ne cachent pas leur pessimisme.
Pour la plupart d’entre c’est réglé : ce sera une "saison blanche" et ils n’en sont plus qu’à espérer un petit miracle le 20 janvier prochain lors de l’intervention du premier ministre.
La plupart d’entre eux d’ailleurs sont d’ores et déjà dans la gestion de cette saison blanche c’est-à-dire dans la négociation des indemnisations annoncées par l’État et l'oraginsation de vacances de fevrier façon Noël dernier.
Et signe de l’abdication, l’idée d’un grand mouvement en fin de semaine pour pousser sur le gouvernement a fait choux blanc. Elle a été à ce stade été rangée aux oubliettes, la plupart des décideurs de la montagne considérant que ce n’était même pas la peine d’essayer et que c'était peine perdue.
Alors si tout cela se confirme, demeure une immense inconnue : quelles seront les conséquences de cette fameuse saison blanche dans le Queyras, le Briançonnais, le Dévoluy, le pays des Ecrins, le Guillestrois, le Champsaur, l’Embrunais, le Dévoluy, l'Ubaye, la vallée de la Balnche, le Val d'Allos ?
Bien malin celui qui pourrait imaginer toutes les conséquences économiques mais surtout sociales de cette crise car c’est tout simplement, là aussi, du jamais vu.
Et que ceux qui regardent le sujet avec distanciation(c’est le cas de le dire) sur le thème "ce n’est qu’une petite part de l’économie", "ce n’est pas si important" se posent la question de l’ampleur des problèmes que cela va poser y compris dans les villes-préfectures des départements de montagne qui pour la plupart d’entre elles ne sont que les camps de base de l’activité économique des stations de sports d’hiver.
Photo : archive Orcières en Novembre