Publié par Jean Eymar le mar, 16/02/2021 - 18:48
La nouvelle carte scolaire des Alpes de Haute-Provence suscite de vives réactions dans les communes où des classes vont fermer. C'est le cas aux Mées où le maire Gérard Paul s'oppose frontalement à la fermeture d'une classe dans l'école maternelle Paul Langevin. Selon l'édile, la baisse du nombre d'élèves n'est que temporaire. Fermer une classe reviendrait à en rouvrir une dans quelques mois selon lui, d'autant que de nombreux logements sont en cours de réalisation dans la commune et doivent être livrés à la fin de l'année 2021. Gérard Paul demande à être reçu par le Directeur Académique de l'Education Nationale d'ici la fin de la semaine.
Elus et parents manifesteront ce mercredi via un barrage filtrant devant l'école.
La lettre du maire Gérard Paul à la DASEN :
En prévision du CDEN qui doit se dérouler le 17 février prochain, je tenais à vous préciser que je refuse catégoriquement la suppression d’une classe à l’Ecole Maternelle PAUL LANGEVIN (04190 LES MEES)
Comme nous vous l’avons indiqué ces derniers jours par différents échanges, cette baisse d’effectif n’est à l’évidence que temporaire.
142 logements sont en cours de réalisation sur la commune et sur ces 142 logements, 87 logements seront livrés avant la fin de l’année civile 2021 (soit donc avant le 31 décembre 2021). Il est donc important de prévoir d’ores et déjà, dans vos prévisionnels, l’arrivée d’enfants à scolariser en Ecole Maternelle et cela dès la rentrée de septembre 2021.
D’après les derniers éléments que j’ai pu obtenir, 25 enfants sont concernés par une prochaine scolarisation à l’Ecole Maternelle PAUL LANGEVIN.
Après l’incendie de l’Ecole Maternelle en mai 2014, nous avions convenu avec vos services, compte tenu de l’évolution démographique de la commune, de reconstruire l’Ecole Maternelle beaucoup plus grande.
Dans cette école, il y a actuellement 6 ASTEM présentes pour 6 classes car j’ai toujours donné la priorité au bien-être et l’apprentissage des enfants.
Demain, avec la fermeture de cette classe, une ATSEM (Titulaire de Fonction Publique Territoriale) sera en « surnombre » avec l’impossibilité d’effectuer un redéploiement de ses heures.
Le coût salarial est de 35 000 euros à l’année.
Compte tenu de ces éléments, il me semble totalement inopportun de supprimer cette classe au risque de devoir en recréer une quelques mois après (avec les difficultés que vous pouvez imaginer). Vous évoquez avec insistance, du fait des effectifs actuels le « confort » dans lequel se situerait les enseignants au vu du nombre d’enfants par classe. Moi, je pense prioritairement au confort des enfants, qui, moins nombreux par classe, se trouvent dans de biens meilleures conditions d’apprentissage. Pour votre information, sachez que selon l'OCDE, l'Italie compte 12,2 élèves par enseignant en maternelle et 11,5 en primaire, l'Espagne12,5 élèves en maternelle et 13, 6 en primaire.
C’est une situation qui peut encore être évitée si vous reconsidérez votre décision. Je vous le demande officiellement.
Enfin, j’ajoute que pour être conforme aux engagements du Ministre de L’Education Nationale, aucune école, ni aucune classe ne pourra fermer sans l’accord du Maire des communes de moins de 5000 habitants. Je compte bien à ce qu’il soit fait application de cet engagement. A défaut, je n’hésiterai pas à mobiliser les enseignants, les parents d’élèves et tous les administrés de ma commune.
Si je peux comprendre les difficultés qui sont les vôtres, je ne peux que m’opposer fermement à cette décision et vous demande de bien vouloir en faire état à tous les membres du CDEN lors de sa tenue le mercredi 17 février prochain. D’ici là, Je vous demande de bien vouloir me recevoir dans vos locaux avant la tenue du CDEN de mercredi prochain
Notez que des permanences téléphoniques ou physiques seront mises en place tous les vendredis matins en mairie dès le 1er mars.