Publié par Jean Eymar le jeu, 18/02/2021 - 08:54
Les Thermes de Digne-les-Bains et ceux de Gréoux les Bains ne rouvriront pas le 1er mars, comme prévu initialement et ce, en raison de l'absence de réponse du gouvernement aux nombreuses sollicitations des représentants de la profession et malgré la mobilisation des parlementaires.
Le décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020 a entrainé la fermeture administrative des établissements, sans perspectives de réouverture, tant qu'un nouveau décret ne sera pas
intervenu.
Le communiqué
Des interventions du Conseil national des établissements thermaux (CNETH), de la fédération thermale et climatique française, de l'Association Nationale des Maires des Stations Thermales,
de l'Association Nationale des Elus de la Montagne (ANEM) et Association Nationale des Elus des Territoires Touristiques (ANETT), et interventions des parlementaires, particulièrement remontés, rien n'est ressorti à ce jour : les établissements resteront fermés sine die.
Les Thermes de Digne-les-Bains, déjà durement impactés par les épisodes de fermeture de 2020, ayant entrainé une perte de plus des 2 tiers des curistes, et une baisse de chiffre d'affaires de plus de 70 %, ne pourront donc pas rouvrir le 1er mars prochain, comme
d'habitude.
Du fait des mesures intempestives de fermeture prises en 2020, et malgré les aides gouvernementales, la régie des Thermes a enregistré un déficit de plus 420.000 euros en 2020.
En 2021, ce sont 248 réservations faites pour le mois de mars qui ne pourront pas être satisfaites et qu'il va falloir reporter à une autre période de la saison. L'établissement a enregistré depuis le 1er janvier 2021 108 annulations, et certains curistes reportent déjà la cure sur la saison 2022.
Pour l'instant, une nouvelle date d'ouverture, à savoir le 5 avril prochain, est planifiée, mais sans certitude aucune.
De fait, 2035 réservations restent en stock, suspendues à une hypothétique décision de réouverture qui tarde à se manifester.
Interpellé par la Commission des Affaires Economiques du Sénat, le 2 février dernier, le Ministre de l'économie et des Finances, Bruno LE MAIRE, confirme que l’impact est effectivement extrêmement lourd. Pour toutes ces activités, c’est un peu la double-peine :
à la fois les établissements sont fermés et en plus l’activité touristique s’est effondrée dans les villes support, qui, de fait, subissent un impact extrêmement lourd de la crise.
Là encore, les aides multiples ne suffiront pas à compenser les conséquences directes et indirectes de ces mesures de fermeture, particulièrement inéquitables, s'agissant
d'établissement de soins aguerris à des normes sanitaires très strictes. D'ailleurs, les établissements n'ont aucune difficulté à appliquer les nouvelles dispositions inscrites dans le décret 2021-76 du 27 janvier 2021 qui ont fait évoluer les mesures générales
nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Ce qui est particulièrement choquant, c'est l'absence de réponse du gouvernement, semblant
nier l'existence d'un problème pourtant crucial :
- la fréquentation des établissements thermaux a reculé de plus de 67%,
- plus de 370 000 curistes ont dû renoncer à leurs soins et en subissent dès à présent les conséquences (réactivation des douleurs, limitation des capacités fonctionnelles, baisse de la
qualité de vie),
- tous les 113 établissements thermaux ont enregistré des pertes d’exploitation : le montant cumulé de cette perte atteint 110 millions d’euros,
- tous les socioprofessionnels des stations thermales ont subi les effets collatéraux désastreux des mesures, au demeurant nécessaires, liées à l’urgence sanitaire.
- quelques 110 000 emplois sont menacés souvent dans des zones rurales ou de montagne. A Digne-les-Bains, on veut encore croire à une évolution favorable de la situation, prenant en compte le professionnalisme des personnels soignants, les besoins de curistes, privés de soins, pourtant essentiels à leur confort de vie, et l'ensemble des acteurs économiques dépendant de l'activité thermale.