Grâce au efforts de beaucoup, les choses "se passent bien" pour les réfugiés logés en urgence au Formule 1 de Gap. Reportage

Une fourmilière.

Près de 70 personnes, principalement des femmes dont une vingtaine d'enfants, sont donc réfugiés depuis 15 jours dans l'hôtel Formule 1 de Gap dans la zone commerciale de Tokoro, un établissement  "habitué" à accueillir une bien triste représentation de la misère du monde puisque c'est là qu'ont longtemps été hébergés les exilés dit migrants qui passaient et qui continuent à passer la frontière Franco-Italienne à Montgenèvre. Ils sont à présent au camping Napoléon. 

Contrairement aux réfugiés qui ont de la famille ou une belle-famille en France, ces ukrainiennes n’avaient jamais entendu parler de leur vie de Gap voire des Alpes et n'avaient jamais imaginé devoir partir pour se retrouver ainsi à 3000 km de leur famille et des hommes qui combattent.

 

Alors au Formule 1, les visages que l'on voit sont marqués par la fatigue.

Les regards que l'on croise sont mêlés d'inquiétude et d'incrédulité.

Mais rapidement des sourires reviennent, des sourires synonymes de remerciement envers la France qui les accueille.

Nous sommes en effet allés voir comment les choses se passaient au Formule 1 de la ville de Gap et, contrairement à quelques échos récents, cela se passe plutôt bien pour reprendre l'expression de tous ce samedi où un médecin a rencontré chacun pour soigner les bobos dont les soucis de saison comme la grippe ou les gastros.... Mais à priori rien de grave même si tout se complique par la barrière de la langue.

Les soucis sont davantage d'ordre pratiques, celui du linge ou des petites dépenses du quotidien puisque les aides n'arriveront que quand les papiers auront été faits... Reste aussi des cas tristement particuliers comme des enfants en situation de handicap dont la prise en charge a mobilisé beaucoup de monde dont les membres d'une association d'aide à l'Ukraine qui est en train de voir le jour autour de l'équipe de l'Argentière/Freissinières et d'Henri David de Chorges qui sont allés il y a quelques jours sur place pour apporter des dons et rapatrier des réfugiés . 

Cela se passe donc bien, autant le souligner, et l'engagement des associations dont France Terre d'Asile qui chaque jour est sur place pour régler des tas de sujets ... n'y est pas pour rien.

C'est le cas aussi des personnes que nous avons rencontrées comme Diana originaire de Roumanie et qui œuvre au nom de la Croix-Rouge. Depuis 1 an, et dans le sillage de sa mère, elle s'est engagée pleinement dans l'humanitaire sans jamais imaginer que c'est à Gap, où elle est domiciliée, qu'elle aurait à s'engager à ce point en tentant de résoudre 1000 problèmes concrets à la minute. Comme les autres, elle prend le temps d'écouter, de comprendre... pour une mission qui se transforme aussi en fait en aide psychologique... 

C'est le cas enfin de Nadège, la responsable du Formule 1 (qui appartient au groupe Accord) et qui fait preuve d'une bienveillance et d'un engagement qui dépasse bien largement ses missions professionnelles.

Tout en discrétion, Nadège a un mot, une attention pour chacun... un peu comme si c'était sa propre famille qu'elle accueillait.

Chapeau.

Jean-Marc Passeron

 

 

Vidéo: Rencontre avec Diana, Nadège et Henri sur place

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   
70 ukrainiennes dont 20 enfants