30 ans après retour du loup: "Les défenseurs du loup ont gagné, on perdu la bagarre": Réné Laurens , Psdt de la FDSEA

Voilà un anniversaire qui va faire débat dans nos montagnes...

Dans un communiqué, l'association Férus qui défend l'espèce, rappelle aujourd'hui que l'on va marquer ce vendredi les 30 ans du retour du loup en France.

C'est en effet le 4 novembre 1992 que deux loups sont observés pour la première fois depuis des décennies par un agent du parc national du Mercantour lors d'un comptage de mouflons. C'est donc de venu la date officielle du le retour officiel du loup en France avec dés le début un débat sur la réintroduction volontaire ou pas dans nos montagnes et à présent bien ailleurs...

Le loup gris (Canis lupus) est présent sous plusieurs dizaines de sous-espèces en Europe et en Asie. En France, les loups appartiennent à la sous-espèce italienne et comme vous le savez on leur reproche vivement la prédation et les dégâts faits sur les troupeaux ou encore les conséquences des mesures de protection comme les fameux chiens patous . Si la législation française autorise à tuer près de 200 loups par an ces dernières années, l'espèce demeure protégée. Ce prélèvement est notamment autorisé pour compenser les pertes qu'engendre ce prédateur dans les élevages. Toutefois, le loup gris n'est pas chassé dans les autres pays d'Europe, ce qui explique qu'il prospère dans les pays adjacents à la France et recolonise ce territoire depuis trois décennies.

Pas sur...qu'on sorte le champagne pour fêter cet anniversaire dans nos vallées

Pour Réné Laurens Président de la FDSEA des Hautes-Alpes, 30 après le constat est la: les défenseurs du loup ont gagné , "on a perdu la bagarre" ( écouter ci-dessous) et celui-ci d'expliquer que pour s'en sortir "il faudrait tuer 4 fois plus de loups".

 

La réaction de Réné Laurens , Président de la FDSEA 05 à écouter ci-dessous

 

Le communiqué de l'association Férus

 

Bon anniversaire au retour du loup ?

4 novembre 1992 : deux loups sont observés par un agent du parc national du Mercantour lors d'un comptage de mouflons. C'est le retour officiel du loup en France

Trente ans après, le constat est amer. Si la France compte environ 1000 loups aujourd'hui, ils sont essentiellement regroupés dans les Alpes. Ailleurs, l'espèce peine à s'installer alors que les habitats favorables (couvert forestier suffisant, proies sauvages abondantes) sont encore nombreux. Seules trois meutes sont recensées hors des Alpes et il aura fallu près de 30 ans pour les y voir.

 

La raison : une politique de tirs intensive orchestrée par les pouvoirs publics. Chaque année, alors que l'espèce est strictement protégée par les lois européennes, près de 20 % de la population de loups peut être abattue, un taux plus élevé qu'une espèce gibier (chamois par exemple).

 

A ce jour, 134 loups ont ainsi été tués en 2022 sur un plafond de 174 loups. Cela signifie qu'en France, à l'heure où les citoyens prennent conscience de la crise de la biodiversité, un loup peut être abattu tous les deux jours...

 

Des tirs dont aucune étude n'a prouvé l'efficacité sur la protection des troupeaux. Seuls les moyens de protection des troupeaux fonctionnent et ont fait leurs preuves : bergers et aide-bergers, filets électriques, chiens de protection.

 

Quand la France cessera-t-elle de procéder à des tirs uniquement politiques destinés à faire plaisir à une partie du monde agricole ?

 

Quand la France mettra-t-elle enfin en place une politique de protection des troupeaux plus généralisée, en anticipant l'arrivée des loups sur les fronts de colonisation au lieu de réagir toujours dans l'urgence en tuant des loups ?

 

Que nous réserve le futur Plan Loup 2023-2028 ? Nos inquiétudes sont grandissantes et plus que légitimes. Pour preuve, les douze mesures pour la protection des troupeaux du Plan Loup actuel ne sont tout bonnement pas appliquées ! Des mesures que nous avions proposées pour améliorer la coexistence. Mais force est de constater que seuls les lobbies de la chasse et de l'agriculture ont l'oreille de l’État français. Tirs et régulation sont devenus les maîtres mots...

 

Le loup fait son retour partout en Europe de l'ouest : plus de 1000 loups en Allemagne, 1500-2000 en Espagne, 3300 en Italie mais aussi en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg etc. La France est donc loin d'être un cas isolé mais elle est le plus mauvais élève de l'Union Européenne quant à la protection du loup.

 

La gestion du loup en France est de plus en plus alarmante. Et si notre pays changeait afin de paradigme en mettant les moyens pour cohabiter avec le loup ? Nous travaillerons toujours en ce sens. Rendez-vous dans dix ans ?

 

 

 

 

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