Publié par Jean Eymar le mer, 18/10/2023 - 21:12

C'était le 23 octobre 2019 : Enfermée dans ce camion de la mort à Londres, Pham, une jeune vietnamienne de 26 ans écrit à sa maman : "Je suis en train de mourir car je ne peux plus respirer. Je suis désolée maman. Mon voyage dans un pays étranger n'a pas réussi. Je t'aime tellement".
Ce SMS glaçant de Pham Thi Tra, quelques heures avant la découverte des corps, résume bien l'horreur de ce qui dépasse le cadre d'un fait-divers: la tragédie du camion charnier en Angleterre, dans lequel 39 migrants vietnamiens avaient été retrouvés morts dans un conteneur.
Le procès vient de débuter à Paris: celui de 19 prévenus de nationalité vietnamienne, française, chinoise, algérienne et marocaine et interpellés en France: il leur est reproché leur participation à un vaste réseau d'immigration clandestine du Vietnam vers l'Europe. Parmi eux, quatre comparaissent pour homicides involontaires dans cette affaire. IIs désignaient les migrants par les termes de «marchandises» ou de «poulets»
Cette tragédie a jeté une lumière crue sur les risques de l'exil via des filières clandestines. Le matin du 22 octobre 2019, 31 hommes et huit femmes, âgés de 15 à 44 ans, tous originaires du Vietnam, étaient montés dans une remorque, dans le nord de la France .Le conteneur était parti du port belge de Zeebruges en direction de l'Angleterre où a eu lieu la macabre découverte après une nuit de voyage, le 23 octobre 2019, dans la zone industrielle de Grays, à l'est de Londres. Les corps sans vie des migrants avaient été retrouvés morts d'asphyxie et d'hyperthermie, en raison de la chaleur et du manque d'oxygène dans l'espace confiné du conteneur.
À Londres, un Roumain d'une quarantaine d'années désigné comme le chef du réseau a été condamné en janvier 2021 à 27 ans de prison pour homicides involontaires et trafic de migrants. D'autres suspects, notamment les chauffeurs successifs du camion, ont écopé de 12 à 20 ans d'emprisonnement. En Belgique, un Vietnamien accusé d'avoir été le chef de la cellule belge du réseau a été condamné à 15 ans début 2022.
Ce drame si renseignant sur les horreurs de notre monde et "le profit à tout prix", avait conduit Jean-Marc Passeron à en faire une chanson sur une superbe mélodie de Joseph N'Guen d'origine Vietnamienne, (écoutez ci-dessous), gapençais et ex-prètre chanteur.
Reste à ce qu'elle soit interprétée...
D'où cet appel que Like Radio lance aujourd'hui
Si vous souhaiter l'interpréter, vous pouvez nous contacter par tous moyens dont likeyou@likeradio.fr ou au 06 07 38 49 95
La chansonPham et infâmes
J'ai quitté le Vietnam
J'aurais du rester là, à Hoi An
Pas fuir un drame, pour un autre drame
Sécher vos larmes, accepter mon sort de femme
Vers, liberté
Loin, la misère
Partir, s'en aller, de l'autre côté de la terre
Je ne reverrai plus, le Mékong, la baie d'Halong
Nos marchés flottants
Maman, je t'aime tellement
Je suis désolée
Je ne peux plus maintenant respirer
Dans ce camion, je ferme les yeux
Et je t'écris ces mots, pour te dire à Dieu
On est là coincés
Je n’entends que hurler
Mais où nous emmène
Ce camion de la haine
Je ne verrai pas Birmingham, ou Nottingham
Leur vert et leur vent
Maman, je t'aime tellement
Je m'endors, je suis Pham
Prise dans les filets de gens infâmes
26 ans, tout petit bout de femme
Qui n'a que la liberté pour oriflamme
En mourant, ils s’exclament
Qu'on les punissent, qu'on les condamnent
Faux-frères et trafiquants de nos âmes
Moi je préfère, maintenant, rendre les armes
Je m'endors, je suis Pham
Prise dans les filets de gens infâmes
26 ans, tout petit bout de femme
Qui n'a que la liberté pour oriflamme
Elles sont loin
Mes rizières
Le lotus et mes 1000 rivières
Pont musical
Je m'endors, je suis Pham
Prise dans les filets de gens infâmes
26 ans, tout petit bout de femme
Qui n'avait que la liberté pour oriflamme
Adieu
Maman Je t'aime
tellement