Publié par Jean Eymar le dim, 24/12/2023 - 08:24

Édito
L'info est un peu surréaliste: Le journal Libération révèle que la 1ère vice-présidente de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Stéphanie Pernod, a supprimé une subvention à des industriels de l’équipement sportif, après qu’ils se soient associés à des ONG demandant des Jeux Olympiques parfaitement écologiques dans les Alpes françaises. (Voir le courrier ci-dessus).
Stéphanie Pernod a en effet informé le cluster Outdoor Sport Valley (OSV) du retrait de la subvention de 620 000 euros allouée par la région. Ce groupement d’entreprises de sports extérieurs qui regroupe 400 adhérents -parmi lesquels Rossignol, Salomon et The North Face- aurait donc commis un crime de lèse-majesté en signant le 17 novembre un appel de 20 ONG et d’experts ( mais aussi de 200 personnalités) demandant l'exemplarité environnementale des JO 2030 d'hiver qui ont de grandes chances de se dérouler en France même s'il faudra attendre le mois de juillet pour que cela soit officiel. Dans cet appel 17 points sont listés (voir ci-dessous ou voir ICI)
"Une décision provisoire " indique de samedi dans le Dauphiné la Région présidée par Laurent Wauquiez "en attendant d'en savoir plus" sur le positionnement du cluster sur les J.O. de 2030
Provisoire ou pas, la décision laisse en tout cas sans voix... et conduit décidément à penser qu'il y a un vrai problème de méthode dans cette aventure Olympique de l'ensemble des Alpes Françaises portées par le CNOSF et les deux régions Sud/Provence-Alpes-Côte d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes.
Si l'opposition au principe même des Jeux orchestrée par le collectif "Non aux JO dans les Alpes" nous parait difficilement intelligible, les contributions à la constructions de ce dossier ne peuvent être en effet que les bienvenues comme évoqué dans une tribune récente (voir la tribune de Jean-Marc Passeron ci-dessous ou ICI). Il s'agit là d'un appel crédible avec des idées très concrètes qui vise à rejoindre l'objectif claironné par dans ce projet: Faire des Jeux exemplaires au niveau écologique et au niveau budgétaire.
Les porteurs du dossier devraient même les remercier(!) et dans tous les cas engager les discussions et les recherches de compromis qui s'imposent. L'heure est à la créativité pour inventer de nouveaux Jeux Olympiques d'hiver et chacun est légitime dans les contributions qu'il peut apporter.
Il est décidément troublant de constater la verticalité qui préside dans cette ambition Olympique.
Jusque là, on pouvait mettre cela sur le compte de la rapidité qui a été imposé à la France pour obtenir ces Jeux: À peine 6 mois pour abandonner les projets qu'avait chaque région et partir sur un projet commun de toutes les Alpes. Dans cette phase, la méthode utilisée sans information ni consultation des acteurs locaux pouvait s'entendre et les fait lui ont donné raison puisque les alpes Françaises l'ont emporté face à la Suisse et la Suède.
Mais depuis le 29 novembre, date de l'annonce, nous sommes rentrés dans une nouvelle phase celle de la construction concrète du projet Olympique. Cette phase ne peut passer que par l'information et la consultations des populations en quittant au plus vite cette impression "vieux monde" et politique donnée par la candidature. personne n'est au courant de rien ou si peu y compris les élus et décideurs! Changer la méthode permettra aussi de ne pas laisser prospérer les fausses informations des opposants. Cela devrait surtout permettre d'enrichir le dossier par de nouvelles idées quitte à remettre en cause une partie de ce qui a déjà été présenté. Il convient aussi de consulter les élus, les forces vives sur les priorités à choisir sur l'héritage des Jeux, c'est à dire les infrastructures durables faites à cette occasion, la seule chose qui coûte de l'argent public dans l’organisation des J.O. C'est d'une telle évidence qu'on se dit que les porteurs du dossier attendent peut-être l'officialisation en juillet pour changer de braquet... mais il le faut.
Inventer de nouveaux Jeux Olympiques d'hiver exemplaires, c'est aussi adopter une méthode et une posture contemporaine.
Ces Jeux de 2030 sont avant tout une très bonne nouvelle pour nos territoires mais sans changement de méthode ils risquent fort de se transformer en problème, en dossier "hors-sol" et clivant comme c'est déjà un peu le cas...
C'est fou... alors que, encore une fois, c'est une opportunité historique.
Surréaliste, disais-je...
Jean-Marc Passeron
JO d’hiver 2030 dans les Alpes : Laurent Wauquiez sanctionne des entreprises qui demandent des Jeux écolo
— Libération (@libe) December 22, 2023
Il a supprimé une subvention à des industriels, après qu’ils se sont associés à des ONG demandant des Jeux olympiques écologiques https://t.co/mENPozGwE2
Lire aussi l'analyse d'Antoine Chandelier du Dauphiné LIbéré
https://c.ledauphine.com/environnement/2023/12/13/plus-verts-les-jeux-d-... ICI
L'appel en cause
Conditions pour une évolution indispensable du cadre et de la gouvernance
CIO et Fédérations internationales : intégrer les évolutions du climat dans la conception de l’événement
État et collectivités : conditionner les aides publiques au respect de conditions environnementales notamment à une division par 2 des émissions de gaz à effet de serre
CIO et Fédérations internationales : réduire de moitié le transport aérien nécessaire aux athlètes pour être sélectionnés pour les Jeux
État et collectivités : organiser une consultation citoyenne
Mettre en place un comité de suivi indépendant afin d’assurer une gouvernance qui porte les sujets environnementaux
17 conditions pour une organisation respectueuse des limites environnementales
Garantir des pistes faites très majoritairement avec de l’enneigement naturel
Organiser des Jeux à partir d’infrastructures 100% existantes aujourd’hui
Garantir la préservation de 100% des sites naturels
Assurer la rénovation thermique des bâtiments énergivores utilisés pour l’événement
Une alimentation électrique assurée à 95% par le réseau
Réduire au strict minimum les recours au transport aérien tout en permettant aux publics d’autres régions du monde de vivre l’événement depuis chez eux
Utiliser zéro hélicoptère autre que pour la sécurité / les secours
Rendre accessible au moins 80% des sites en train ou autres transports en commun
Produire ou consommer zéro objet à usage unique
Proscrire les goodies et assurer 100% des achats responsables
Garantir 80% d’alimentation durable
Renoncer aux partenariats avec des sponsors dont l’activité promeut des conduites et des produits fortement polluants ou consommateurs de ressources
Communiqué de Presse du vendredi 22 décembre 2023 du groupe Les Écologistes Auvergne Rhône-Alpes
Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 : la dérive autoritaire de Laurent Wauquiez et de son exécutif doit cesser !
Le 17 novembre, un collectif de 20 ONGs et plus d’une centaine d’athlètes, élus, professionnels, scientifiques, ou experts de l’environnement publiaient un appel pour des Jeux d’hiver 2030 compatibles avec le respect des limites planétaires et bénéfiques pour les populations et les territoires de montagne. Nous apprenons ce jour que l’exécutif régional de Laurent Wauquiez a décidé en représailles de supprimer les financements aux structures qui ont osé rappeler une évidence. C’est une nouvelle étape dans la dérive autoritaire de cet exécutif, et dans cette candidature antidémocratique aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) d’hiver 2030.
Que Laurent Wauquiez refuse nos propositions pour rendre autant que faire se peut les JOP d’hiver 2030 plus soutenables, nous en avons pris l’habitude. Mais il ne peut se passer de l’expertise et du dialogue avec les professionnels du sport et de la montagne qui œuvrent depuis de nombreuses années à rendre les marques de l’équipement de montagne plus vertueuses (Picture, Patagonia, Petzl…).
Créé en 2010, OSV (Outdoor Sports Valley) compte douze salariés et contribue chaque année à l’émergence de start -up et à la transition de nombreuses entreprises. L’association représente 400 adhérents de l’univers du sport Outdoor, et plus de 6 000 emplois. Pourtant, Stéphanie Pernod, 1ère vice-présidente du conseil régional, leur a signifié par courrier le 18 décembre l’arrêt de leur subvention de 620 000 € pour leur prise de position pour des JOP durables.
S’agit-il d’une décision révocable ou d’une dérive autoritaire d’une Région qui n’a en réalité aucune intention de faire de ces jeux un modèle de durabilité ? Ces jeux auraient pu être l’occasion de repenser un modèle de compétition internationale qui est obsolète. Si la Région confirme sa décision et maintient ses représailles contre tout garde-fou démocratique, elle ne pourra maintenir longuement l’illusion des jeux prétendument durables.
Nous n’oublions pas qu’en mai dernier, le TNG de Lyon et le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand étaient déjà victimes de mesures de rétorsion de la Région pour avoir osé critiquer la politique culturelle régionale. Les animateurs des sites Natura 2000 sont aussi victimes d’un plan social déguisé, pour être assimilés à des opposants politiques. La dérive autoritaire de la Région est de plus en plus évidente, et devrait inquiéter toute personne respectueuse des valeurs fondamentales de notre République.
David Buisson, conseiller régional membre de la commission Sports : « Après le refus d’organiser un référendum, ces représailles constituent un nouveau coup de force dans une candidature de plus en plus antidémocratique. En cherchant à faire taire des propositions constructives, la droite prouve son sectarisme et le peu de crédit à accorder à ses discours pour des JO durables et responsables ».
Fabienne Grébert, coprésidente du groupe Les Écologistes et conseillère régionale de Haute-Savoie, conclut : « L’argent public doit financer des activités d’intérêt général, ce n’est pas l’argent de poche dont dispose Monsieur Wauquiez. Il ne devrait jamais être utilisé pour faire pression sur le positionnement d’organisations indépendantes. Cette candidature actée sans exigence démocratique montre une nouvelle fois ces limites. Les jeux ne peuvent se faire sans l’adhésion des habitants et des entreprises de la Région. Se mettre à dos les professionnels de l’Outdoor qui vivent au quotidien et ressentent le dérèglement climatique dans nos montagnes, c’est prendre le risque d’un rejet populaire et d’une compétition totalement déconnectée des enjeux. »
Notre groupe apporte son soutien à Outdoor Sports Valley et à tous les acteurs victimes des intimidations de la Région, et appelle l’exécutif régional à revenir à la raison.
Tribune de Jean-Marc Passeron Lundi 11 décembre 2024
Bien sûr, comme pas mal d'entre vous, je suis un peu déçu par la tournure qu'a prise la candidature de notre région aux Jeux Olympiques d'hiver (à l'origine pour 2038) devenue celles des Alpes Françaises pour 2030 à la demande du CIO qui devait trouver une solution faute de candidat offrant les garanties nécessaires.
Mais c'est parce que j'ai initié et soutenu avec d'autres personnes cette démarche et perce que Renaud Muselier a eu le courage de se lancer, que cette fois nous sommes dans le train de l'histoire plutôt que de regarder jalousement les Alpes du Nord en entretenant les effets d'un complexe d'infériorité dont on a du mal à se défaire même si cela va mieux. Sans cette initiative, les Alpes du Nord seraient les seules à avoir les Jeux, et comme déjà à trois reprises , nous les regarderions faire.
Bien entendu, cette configuration des Jeux éparpillés sur 600 km n'est pas la grande fête du sport et de la montagne dont nous rêvions mais tant que les fédérations n'auront pas revu leur logiciel, il fallait bien une solution à bâtir en seulement 6 ans et, par souci d'économie et d'écologie, en utilisant les équipements existants au standard Olympique voulu.
Évidement, je suis attristé de voir que le Guillestrois, le Champsaur, l'Embrunais et surtout l'Ubaye ne sont pas directement dans le périmètre Olympique mais il ne tient qu'à nous d'en faire avec des idées et de la créativité les Jeux de toutes les Alpes du Sud , de toute la région Sud en en profitant pour poser la première pierre de ce que doit être la montagne de demain (chantier ô combien difficile ! ) dans les 2 départements les plus hauts de France et les plus dépendants de l'économie du ski.
Mais ne boudons pas notre joie: Nous allons devenir pour la première fois un territoire Olympique; chacun ne le verra qu'une fois dans sa vie.
Nous allons avoir une belle part des Jeux Olympiques et être enfin identifiés sur la carte de France. En terme de communication, ces seules dernières semaines ont fait un bien fou en terme d'image et de crédibilité de notre destination. Alors imaginez pendant 6 ans si nous savons bien nous y prendre!
Nous allons surtout profiter de l'héritage des Jeux avec des investissements durables ( la seule chose qui coûte de l'argent public) que nous n'aurions jamais eus autrement et qui répondent aux besoins de 100% de la population.
C'est bien mieux que mieux que rien: c'est historique et tout le reste dépend de nous, de notre énergie, de nos initiatives, de notre manière de jouer collectif.
Encore faut-il expliquer les choses aux populations, les consulter ce qui rejoint les valeurs Olympiques et travailler en embarquant tout le monde dans l'aventure en quittant, vite, très vite, le côté hors-sol , vieux monde, techno et politique qui a présidé jusque là à cause surement des délais donnés par le CIO. Certains profitent de ce boulevard qui leur est ouvert.. les opposants. Et ça prend.
Seulement voilà, les jeux sont faits puisque sauf cataclysme nous les aurons mais rien ne va plus...
Au bout d'un (long) moment de patience, je me dois de vous dire en effet que ce "barouf" généré par les quelques opposants aux J.O d'hiver me laisse (très) perplexe.
S'ils ont raison à mon sens de critiquer la méthode qui a présidée à cette décision historique sans information et consultation des populations, pour le reste on est dans le surréalisme.
D'abord on parle plus des opposants (malgré le peu qu'ils représentent à ce stade) qui ont tribune ouverte dans les media... que de l'opportunité fabuleuse que nous avons d’accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques d'Hiver !
Les Jeux c'est à dire tout ce qui est provisoire ne coûtent strictement rien: tout est pris en charge par les fonds privés du COJO (Sponsor, billetterie et surtout droits TV).
L'épouvantail de l'endettement est donc brandi par les opposants (qui sont nombreux à ne pas payer d’impôts!). Ils s'enferment ainsi dans ce discours qui est faux , ou alors si c'est dit en connaissance de cause, qui est un mensonge, en particulier pour les Hautes-Alpes. "15 jours de fête-15 ans de dette": c'est simplement faux.
Ce qui coûtera et on le souhaite ce sont les infrastructures " en dur " et qu'à ma connaissance tout le monde souhaite.
-- Améliorer la desserte ferroviaire et faire (peut-être en 6 ans) ce que nous aurions mis 30 ans à avoir où que nous n'aurions jamais eu. 1 milliard et demi d'Euros (du jamais vu) ont déjà été annoncés par le ministre des transports dans le cadre d'une loi d'exception qui va être votée. On va enfin dans la direction de remplacer en bonne partie l'accès si polluant en voiture par le train.
-- Avancer sur le problème du logement des saisonniers via par exemple la rénovation des casernes de Briançon.
-- Régler des engorgements routiers si pénalisants, dangereux et polluants et tant d'autres choses comme peut-être un tram entre Embrun et Veynes etc...
Que vouloir de plus sachant qu'on nous promène depuis des lustres sur toutes nos demandes faute d'avoir un poids politique et démographique important.
On l'a vu dans les Alpes du Nord, les Jeux, par leur héritage, constituent un outil inespéré. On peut toujours rêver d'avoir ces investissements sans les J.O.. c'est ainsi que cela marche et il suffit de regarder ce qui s'est passé ces 50 dernières années pour ce rendre compte que sans les J.O. nous n'aurons rien si ce n'est quelques pansements de temps en temps comme c'est le cas aujourd'hui. On peut certes le regretter , mais c'est ainsi .
Pas de béton, pas ou peu de travaux pour les JO dans les Hautes-Alpes c'est pourtant simple à comprendre.
Plus grave, dire que le ski c'est terminé, c'est faire un mal terrible à notre territoire alors que c'est ce qui le fait vivre et le fera vivre encore de bonnes années même s'il faut d'ores et déjà, et c'est pas simple, imaginer la montagne de demain.
Laisser passer le message de la fin du ski qui est déjà une vérité dans les media et les ministères constitue une atteinte à la réalité et à l'image d'un territoire que ces opposants disent aimer. Même si les prévisions du Giec sont justes, deux ou trois générations au moins vont encore vivre du ski chez nous. C'est un fait. Cela plait ou cela ne plait pas (sans qu'on sache pourquoi en fait), mais c'est ainsi. Quant au plan B pour remplacer cette économie et ces emplois on cherche toujours...y compris du côté des opposants radicaux qui, tout en prédisant un avenir noir, ne nous disent pas comment continuer à vivre dans nos montagne sans le ski.
Plus surréaliste encore, voilà des opposants dont une partie de militants politiques (dont LFI) enfermés dans leur "homme-politique bashing" et dans leur volonté de révolution qui ne semble pas par ailleurs enthousiasmer la population. Ils ont trouvé là, un porte voix extraordinaire! Il ne coûte rien et s'approprie facilement par des urbains qui ne vivent pas du ski et qui se contentent d'adhérer en partie à ces thèses tout en profitant, en partie aussi, des vacances à la neige!
Et plutôt que d'engager des mobilisations pour de vrais sujets ou alors insatisfaits que leur volonté de changer brutalement la société ne réunisse que peu de Français, les voilà qui se contentent de s'opposer aux grands événements qui ne sont mêmes pas une goutte d'eau dans les origines du réchauffement climatique! Les voilà qui s'opposent aux Jeux Olympiques d'hiver car ils ne doivent selon eux plus avoir lieu "dans un monde qui va si mal" alors que cela ne représente même pas une goutte d'eau tout comme la France ne pèse quasiment rien dans les origines du mal qui frappe notre planète.
Trop contents de voir qu'avec cette contestation sur ces grands événements qui ne sont que des symboles et pas les vrais problèmes, les media leur donnent la parole, les voilà contre le Tour de France, le rallye Monte Carlo et même le rallye du Dévoluy...
On dirait même qu'ils en sont à souhaiter que nous ayons des crues dévastatrices ou du manque de neige pour accréditer leur thèse et lancer leur révolution !
A quand des manifs devant les bus des Hockeyeurs de Gap, devant la navette qui emmène skier les benjamins à Orcières? Et pourquoi pas manifester contre ces honteux footballeurs qui sont des dizaines de milliers chaque dimanche à se déplacer pour jouer au foot dans un monde qui va si mal! Vite tous les matchs à huis-clos pour limiter les déplacements... On pourrait en faire 10 pages et même imaginer supprimer les vacances scolaires qui génèrent trop de déplacements! Et quel scandale de rénover Notre Dame de Paris avec une nouvelle charpente qui a du être transportée par des camions, etc etc.. c'est infini.
Mais où sont-ils ces opposants radicaux sur les vrais combats? Font-ils de la même manière le siège des media?
- Les voit-on chaque vendredi, samedi et dimanche soir le long des bouchons interminables des marseillais, entre autre, qui monte skier ou qui redescendent chauffage à fond et qui chaque week-end polluent involontairement comme 1 Olympiade?
- Protestent-ils contre l'abandon du fret en France, une erreur stratégique de notre pays selon moi, qui fait de l'A7 une voie ferrée routière avec des camions culs à culs qui en un seul jour polluent comme 10 Olympiades?
- Interviennent t-ils pour s'indigner des guerres dans le monde qui chaque heure polluent comme 1 000 Olympiades?
- Engagent-ils des actions pour lutter contre le méthane qui à lui tout seul est à l'origine d'environ 30% du réchauffement climatique, 84 fois plus nocif que le CO2 et 80 fois supérieur sur vingt ans avec pour cause, entre autre, des fuites dans le monde entier responsables à 50% du problème... Réduire les émissions de méthane de 50% aurait autant d'impact pour le climat que de retirer tous les camions, toutes les voitures et tous les bus du monde soit peut-être 10 000 milliards d'Olympiades ! (ICI)
On cherche aussi les propositions positives dans tout ce flot d'exagération qui décrédibilise d'ailleurs leur propos. Que proposent-ils par exemple pour conserver la vie dans nos montagnes?
Eux, manifestaient conte les JO d'hiver trop contents de l'attention que les media leur portent ! Pff
Leur écologie est punitive mais elle punit d'abord eux-mêmes
Par leur radicalité, leur message n’agrège que des militants politiques ou des "y a qu'à", "faut qu'on" qui ont un malin plaisir à parler sans savoir, ils en font même une fierté..."
Pourtant, et c'est le plus dommage, le fond de leur propos est fondé et les rapports scientifiques le démontrent. Il faut agir.
Mais agir c'est emporter l’adhésion des citoyens. A défaut, mais peut-être est ce le modèle de certains (!), on peut bien entendu opérer des révolutions et mettre en place un livre rouge à la Mao ou s’engager dans la voie du totalitarisme puisque "la majorité des gens sont cons " pour reprendre en substance ce qui se cache derrière leur démarche ou en tout cas pour certains d'entre eux. On agit à la place des gens qui sont donc trop bêtes pour agir et s'informer....
En insultant les gens ainsi, en clivant...Il bottent contre le camp et localement contre l’intérêt des Hautes-Alpes.
C’est grave.
Alors rêvons un peu, imaginons qu'ils essayent de sortir de l'exagération dans laquelle ils se sont enfermés et, je sais je rêve beaucoup, qu'ils choisissent plutôt de contribuer comme l'ont décidé pour les J.O. des dizaines d'association dans une tribune.
Et y a du boulot dans cette perspective de réaliser des Jeux exemplaires sur des bases faites en urgence pas vraiment idéales sur le fond et sur la méthode si verticale , sans ou si peu de concertation.
Ils auraient là, plutôt que de vainement gesticuler, l'opportunité unique eux aussi d'utiliser là aussi l'outil des J.O. pour dire au monde entier (ce que permettent les Jeux Olympiques ), le sens que doit prendre notre planète et comment il nous faut préparer la montagne de demain.
Il est temps de reprendre raison et de ne pas se tromper de combat.
Il y a urgence à ne pas laisser s'installer cette défiance vis à vis des J.O., le seul outil à notre portée pour préparer l'avenir de nos territoires
C'est le moment d'informer les habitants des Alpes du Sud, de les consulter, de s'enrichir de leurs expériences et de leurs idées, et ils en ont !
Je lance donc aujourd'hui le Comité Objectif J.O.2030 :
car nous n'avons pas le droit,
car nous ne pouvons pas nous permettre le luxe,
de manquer une opportunité unique et historique pour notre territoire.
Jean-Marc Passeron