Publié par Jean Eymar le mer, 07/02/2024 - 07:10

Photo Nordic Ubaye
Face à la hausse des températures, la production de neige de culture « ne suffira plus », a indiqué la Cour des comptes dans un rapport présenté hier. Elle déplore aussi des financements publics tendant à « reproduire le modèle » plutôt qu’à encourager une transition. Autrant de sulets bien connus dans nos montagnes et qui animent à priori les actions des collectivités;
Le rapport ICI
https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2024-02/20240206-Stations-de...
Dès lors, « les projections climatiques montrent que la production de neige ne suffira plus, dans un nombre croissant de stations, à assurer la pérennité du ski à moyen voire court terme », tranche l’institution, invitant les acteurs de la montagne à changer de paradigme. Dans les trente prochaines années, le changement climatique va bouleverser les équilibres des stations de ski.Dans les trente prochaines années, le changement climatique va bouleverser les équilibres des stations de ski. Toutes ne vont pas mourir, mais toutes seront frappées. Seules « quelques stations » peuvent espérer poursuivre une exploitation au-delà de 2050, affirme la Cour des comptes, dans un rapport publié mardi 6 février. Or, nombre de ces communes ne semblent pas en prendre la mesure.. Seules « quelques stations » peuvent espérer poursuivre une exploitation au-delà de 2050, affirme la Cour des comptes, dans un rapport publié mardi 6 février. Or, nombre de ces communes ne semblent pas en prendre la mesure. Selon une étude européenne, poursuit le rapport, les besoins supplémentaires en eau seraient en France « de +23 % pour un scénario de réchauffement à +2 °C, et de +32 % pour un scénario à +4 °C », ces hausses de températures rendant en outre la production de fait plus difficile. Les montagnes sont particulièrement exposées au changement climatique. Dans les Alpes françaises, la température a déjà augmenté de +2 °C au cours du XXᵉ siècle, contre +1,4 °C dans le reste de la France, selon Météo France. D’ici à 2050, le manteau neigeux aura perdu 10 à 40 % de son épaisseur, surtout en moyenne montagne. La Cour des comptes préconise donc une « réorientation fondamentale » et organisée de la dépense publique vers la transition écologique, avec une mise à plat des modes de gouvernance des différentes stations. Avec, pourquoi pas, une augmentation du tarif des forfaits à l’achat, en vue de permettre un rééquilibrage des prix par rapport aux autres grandes nations du ski. Prenant l’exemple d’Isola 2 000 (Alpes-Maritimes), la Cour estime que « le prix du forfait journée devrait être porté de 35 à 60 € la journée pour que celui-ci paie réellement le coût du service ».