La chambre régionale des comptes a contrôlé la station de Vars: Selon elle la commune et la SEM mènent une politique d’investissement présentant des risques"

Le communiqué

La chambre régionale des comptes a contrôlé la station de Vars (commune et société d’économie mixte SEDEV) dans le cadre d’une enquête sur les stations de montagne face au changement climatique

Troisième station des Alpes-du-Sud, Vars est, selon une récente étude, vulnérable au dérèglement climatique. La commune axe son adaptation autour de la fiabilisation de l’exploitation de son domaine skiable par la SEM SEDEV, dont le PDG est le maire de la commune. La commune et le délégataire ont effectué d’importants investissements pour moderniser le domaine skiable. La priorité de la commune et de la SEM est de pérenniser la pratique du ski alpin, qui génère une part importante de leurs recettes et assure en partie l’emploi local.

Depuis quelques années, la station s’oriente vers une diversification de ses activités touristiques et un développement du tourisme « quatre saisons ». Les actions qu’elle mène demeurent cependant éparses et aucune stratégie pluriannuelle d’adaptation de la station au changement climatique n’a encore été définie.

La commune peine à construire des politiques convergentes avec sa voisine Risoul ou avec la communauté de communes. Elle consent des avantages financiers indus à la SEM et s’affranchit, pour une prestation récurrente, de la correcte application des règles de la commande publique.

À la suite des investissements réalisés, la commune et la SEM misent sur une augmentation de la fréquentation du domaine skiable, sans en justifier la pertinence. Or, cette hypothèse reste fragile compte tenu de la diminution des périodes de froid qui conditionnent la fabrication de la neige artificielle, la possible raréfaction de l’eau et la concurrence exercée par d’autres stations. La simple construction de programmes immobiliers neufs ne saurait enrayer la problématique de la multiplication des « lits froids » à Vars.

Ainsi, la commune et la SEM mènent une politique d’investissement présentant des risques, d’autant plus que la SEM est lourdement endettée.