
Les propos sont clairs sur le facebook de l'association "Tous migrants" : Fermeture temporaire du nouveau refuge solidaire ce soir à 17h pour cause de surpopulation ! Pour les soutenir, rdv devant la gare. Nous avons vraiment besoin de tous."
La situation est en effet très délicate pour l'encore nouveau site d'accueil des migrants de Briançon, les Terrasses solidaires route de Grenoble : 200 personnes ce samedi soir... pour 81 places. A l’origine un afflux d'exilés comme l'explique les bénévoles : "de plus en plus de familles (afghanes, iraniennes…) avec de tout jeunes enfants traversent les Alpes". Ils demandent l'ouverture d'autre lieux d'accueil. En attendant c'est à la gare de Briançon que les exhilés ont passé la nuit
L'association refuge solidaire interpelle l’État sur les réseaux sociaux:
Refuges Solidaires, accueil d’urgence d’exilés à la frontière franco-italienne à Briançon est confrontée à des arrivées très importantes . Plus de 200 personnes présentes aujourd'hui, pour une capacité maximum de 80 personnes, cette situation oblige l’association à prendre ses responsabilités.
Pour des raisons principalement de sécurité Refuges Solidaires a donc décidé d'interrompre totalement l'accueil aux Terrasses Solidaires à partir d'aujourd'hui.
Les citoyens Briançonnais, depuis 2015, « déplacent les montagnes » pour éviter des drames inhérents à la traversée périlleuse de la montagne. Particulièrement en période hivernale, l’association s’inquiète car de plus en plus de familles (afghanes, iraniennes…) avec de tout jeunes enfants traversent les Alpes.
Depuis sa création, en 2017, Refuges Solidaires interpelle l’Etat sur ses responsabilités d’assurer la mise à l’abri des personnes. La mission que l’association s’est donnée depuis cinq ans ne reprendra que lorsque les conditions de sécurité pourront être respectées aux Terrasses. Cela implique que d'autres opérateurs prennent en charge l'accueil d'urgence en complément de l'action qu'elle mène seule.
Nous vous tiendrons informés … Gardons ESPOIR pour une réouverture rapide dans des conditions dignes
La réaction du maire de Briançon
« Je ne peux que condamner fermement cette situation. D’une part parce que les associations ont elles-
mêmes acquis ce bâtiment et sont donc les seules et uniques responsables du site. Mettre tout le monde
dans la rue quelques semaines après l’ouverture en expliquant que c’est désormais à l’État ou à la
Ville de gérer la situation me semble donc parfaitement irresponsable. D’autre part parce que je ne
peux accepter l’occupation de la Gare pour entamer ce qui s’apparente à un bras de fer avec les
autorités publiques et que je ne saurais accepter une telle situation dans notre Ville. Je sollicite donc
une réponse républicaine claire et ferme de la part de l’État et des moyens supplémentaires pour faire
face au pic migratoire traversé actuellement, et suis, depuis hier soir, en contact permanent avec le
Ministre de l’Intérieur et son Cabinet pour gérer cette situation. »
Le communiqué de la préfecture
Depuis la décision prise dimanche par les propriétaires du bâtiment Les Terrasses à Briançon et l’association gestionnaire Les Terrasses Solidaires, non conventionnée avec l’État, de fermer l’accueil au sein de la structure, la gare de Briançon est occupée par 150 à 200 personnes. La Préfète des Hautes-
Alpes a mobilisé les moyens nécessaires pour maintenir l’ordre public et aucun trouble n’a eu lieu.
Dans le même temps, des solutions sont étudiées pour le transport des personnes présentant les conditions pour cela, tout comme pour la prise en compte des personnes en situation de vulnérabilité.
Ces personnes étant majoritairement en situation irrégulière au regard du droit au séjour, celles souhaitant demander l’asile doivent le faire dans le premier pays d’entrée en Europe, l’Italie en l’occurrence. Le rôle du représentant de l’État dans les Hautes-Alpes, comme dans tous les
départements frontaliers, est de s'assurer que les personnes qui franchissent la frontière en ont le droit.
Des moyens sont mis en œuvre à la frontière pour assurer ces contrôles.
L’État rappelle qu’en matière d’hébergement d’urgence, les moyens de l’État ont été considérablement accrus ces dernières années : le dispositif spécialisé pour les demandeurs d'asile compte 239 places pérennes (CADA : 124 places à Gap et 60 places à Briançon ; HUDA : 55 places à Gap) et le dispositif
d’hébergement d’urgence de droit commun est constitué de 129 places pérennes (contre 64 places seulement en 2017) auxquelles s'ajoutent un certain nombre de places exceptionnelles pour les personnes en grande fragilité. Ces places sont mobilisables via le Service intégré de l'accueil et de
l'orientation (SIAO, autrement dit le 115) et le transport peut-être assuré par la Croix-Rouge en tant que
de besoin.
Pour autant, l'hébergement d’urgence inconditionnel ne signifie pas illimité. Les dispositifs HUDA et CADA sont destinés aux personnes demandeurs d’asile, et toutes les autres personnes vulnérables peuvent prétendre au dispositif d’hébergement d’urgence de droit commun, dans la limite des places
disponibles.