
L'ancien préfet des Hautes-Alpes, Claude Guéant, a donc incarcéré à la prison de la Santé ce lundi, un préfet qui avait laissé un souvenir fort et positif de son passage.
«L’intéressé s’est présenté ce jour au service de l’exécution des peines du parquet de Paris et a été incarcéré au centre pénitentiaire de Paris-La-Santé», a indiqué le parquet général de Paris dans un communiqué.
L’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy avait été condamné le 23 janvier 2017 en appel à deux ans de prison, dont un avec sursis probatoire, ainsi que de 75.000 euros d’amende, dans l’affaire des primes en liquide du ministère de l’Intérieur.
Sa peine était devenue définitive deux ans plus tard, après le rejet de son pourvoi en cassation, sous le régime de la liberté conditionnelle. Cependant, en novembre dernier, la cour d’appel de Paris avait révoqué une partie de son sursis (3 mois) et de sa liberté conditionnelle (6 mois), estimant que Claude Guéant ne réalisait pas les versements nécessaires pour payer son amende et ses dommages et intérêts.
C’est en exécution de ces décisions que Claude Guéant a été placé sous écrou pour neuf mois, a précisé son avocat Philippe Bouchez El-Ghozi. Ce dernier a d’ailleurs annoncé son intention de saisir le juge d’application des peines afin d’obtenir un aménagement, soulignant l’état de santé «préoccupant» de son client.
Claude Guéant «ne peut payer plus»
Lors d’une audience le 3 décembre, Claude Guéant avait assuré faire tout ce qu’il «pouvait» pour «s’acquitter de cette dette».
«Il paye ce qu’il peut payer, c’est-à-dire 3.000 euros par mois, il n’a pas d’argent caché donc il ne peut pas payer plus, et malgré ça, on a décidé qu’on l’enverrait en prison», a déploré son avocat.
L'analyse et l'humour de Maurice Fortoul, consultant et chroniquer sur D!CI Radio
En poste dans les Hautes-Alpes en 1991 et 1992, il a laissé une empreinte très positive parmi les élus et décideurs haut-alpins;
un "grand préfet" disait-on...
Après plusieurs postes, parmi les plus élevés de la République (directeur de cabinet de Sarkozy ministre, secrétaire général de l'Elysée, ministre de l'Intérieur) la chute est sévère...
La justice lui reproche d'avoir mis la main dans le pot de confiture comme on dit, à savoir garder pour lui une partie des primes - en espèces sonnantes et trébuchantes - destinées à des membres de la police...
A trop fréquenter les hautes sphères, la tentation est grande et, parfois, la chute vertigineuse !
Pour se faire pardonner, peut-être reviendra-t-il en qualité de pénitent sous les voûtes de Notre-Dame d'Embrun, qu'il visitait en septembre 1992... (à g sur la photo en costume sombre au côté du curé Jean-Marie Paillard)
Photo: Maurice Foroul