Passeron-passeron pas ? Les mots si riches d'enseignements d’Émilie Carles, il y a 45 ans...

Et votre humeur du jour aujourd'hui Jean-Marc, c'est une lecture, ou plutôt une relecture... celle de "La soupe aux herbes sauvages d’Émilie Carles, cette institutrice de Val-des-Près qui  écrivait en 1977, il y a bientôt 45 ans, ce best seller "Une soupe aux herbes sauvages" et qui faisait même la une du New-York Times ou d'Apostrophes.

Des mots, des utopies... étonnamment complètement d'actualité.

Revoir nos sujets à l'occasion des 40 ans du livre en 2017:

https://www.likeradio.fr/actu/2017/11/09/hautes-alpes-40-ans-apres-sorti...

Morceaux choisis:

"Je trouve que ces professionnels de la politique on devrait les mettre à travailler dans une mine, ne serait-ce qu'un jour, à mille mètres de profondeur, peut-être qu'alors ils comprendraient ce qu'est la condition ouvrière, celle d'un mineur qui passe le tiers de sa vie sous terre, peut-être qu'ils comprendraient qu'une journée de quatre heures c'est bien suffisant pour un mineur de fond! Mais non, les meneurs de jeu, les meneurs de fric ne savent pas ce que c'est que la sueur ... Je voudrais les voir faire la chaîne, descendre dans les égouts, ramasser les ordures, creuser la terre, labourer ou faucher ... Je voudrais qu'ils sachent ce que c'est qu'une journée d'ouvrier ou de paysan. Après l'avoir senti dans leur chair et dans leur esprit peut-être qu'ils seraient les premiers à crier " Çà suffit!"

"Ce qui m’écœure le plus c'est le blablabla, cet éternel blablabla qui monte de partout : du centre, de la droite et de la gauche. Ce qu'ils veulent ces hommes, c'est gagner des voix, être élus et claironner partout qu'ils sont les meilleurs et les plus forts. Ils sont loin des intérêts véritables et des désirs profonds de ceux qui travaillent et produisent. Pour moi tous les gros, ceux que l'on appelle les gros de la politique, ne font que répéter les mêmes mots, Liberté, Égalité, Fraternité, le pire c'est que pour beaucoup de gens ça marche, ils sont tellement forts dans la démagogie que beaucoup les croient et les suivent. Pourtant je suis comme Gilles Vignault, dans sa chanson, lorsqu'il dit "Liberté vous ne m'entendez guère, Égalité vous ne m'entendez pas, Fraternité alors n'en parlons plus."

"La Clarée, cette rivière bénie des dieux, coule à mes pieds. J'aperçois à travers les branches des arbres de mouvement de ses ondes transparentes qui varient en couleurs et en intensité, tour à tour tumultueuses ou calmes, grondantes ou monotones Autour de moi les oiseaux chantent. Je leur parle et ils me répondent et je prends ce concert pour moi seule. (...). Les gouttes de pluie de la nuit accrochées aux feuilles des saules irradient sous les rayons. c'est féerique, c'est paradisiaque. j'ai sous les yeux le plus beau chant du monde."

". . . . je leur parlais toujours de la liberté, leur répétant que cette fameuse liberté ne devait pas être un mot inscrit au fronton des droits de l'homme, une liberté abstraite et illusoire, mais au contraire une réalité pour chacun d'entre-eux.

"Méfiez-vous des politiques, méfiez-vous des beaux parleurs, efforcez-vous de juger par vous-mêmes et surtout, profitez des beautés de la vie."

C'est dans les bons pots...