
Préoccupé et déterminé. Ce sont les sentiments issus de notre entretien avec Florent Crouhy, le procureur de la République de Gap, c’est-à-dire du département des Hautes-Alpes.
À cela plusieurs raisons et d’abord les moyens de la justice. Quelque soit les "grands discours" le parquet constate une réalité tout autre au quotidien et d'abord le manque très sensible de magistrats. Ils sont par exemple trois au parquet de Gap pour 10 000 habitants sachant que la moyenne européenne est à 11 pour100 000 .
Autre sujet de préoccupation, l’augmentation très sensible "à deux chiffres" des délits pendant l’année 2021 ou encore ce triste constat : pas un jour sans qu’une affaire de violences conjugales ne soit déposée sur son bureau.
Alors à défaut d’audience solennelle publique comme le veut la tradition judiciaire chaque mois de janvier, nous avons fait un point complet avec le procureur et entre autre sur le sujet délicat des chiens de protection après le procès "historique" de cet automne.
En effet, et parmi les faits marquants de l’année judiciaire écoulée et probablement de l’année à venir, celui des morsures des chiens de protection plus particulièrement des Patous sur ceux qu’ils font de la randonnée en montagne. Le procès de l'éleveur de Ceillac condamné pour ne pas avoir bien géré ses chiens a fait grand bruit comme on le sait. Le procureur confirme sa fermeté en la matière même si il rappelle que sur 30 affaires de morsures 28 ont été classées sans suites.
Entretien au palais de justice de Gap dans la salle Marianne où se prennent toutes les décisions au micro de Jean-Marc Passeron.