
C’est chez nous et pourtant cela ne l’est pas vraiment. À 15 km de Manosque, ITER constitue une enclave internationale de 35 pays qui se retrouvent sous l'égide des pays fondateurs : le Japon, la Corée, l’Inde, l'Europe, les États-Unis et la Russie.
Dans ce qui constitue l’un des plus grands chantiers du monde, on prépare l’énergie ou l’une des énergies de demain, et les choses avancent. L’assemblage a commencé et la perspective des premiers essais en 2025 se rapproche. Nous sommes allés voir cela de près et c’est Robert Arnoux, lui même Bas- Alpin, que Jean-Marc Passeron a choisi comme guide.
Le point à l'issue de la 31e session du Conseil ITER qui s’est tenue les 16 et 17 novembre au siège d’ITER Organization à Saint-Paul-lez-Durance (13)
Le Conseil ITER s’est réuni pour examiner l’état d’avancement du programme ITER. Il a évalué les progrès enregistrés dans le domaine de la construction, de la fabrication, de l’assemblage et de la mise en service des premiers systèmes, ainsi que l’impact sur le programme de la pandémie de Covid-19 et des difficultés que connaît la chaîne logistique.
Lors de la 31e session du Conseil ITER, les 16 et 17 novembre, le nouveau directeur général, Pietro Barabaschi, a présenté son rapport sur l’état d’avancement du programme ITER, reflétant les efforts réalisés par ITER Organization (IO) et les Agences domestiques (DAs) pour assurer le succès des livraisons de composants, de leur assemblage et de leur installation. Le directeur général a lancé une procédure d’évaluation du programme, qui a d’ores et déjà identifié plusieurs domaines requérant l’attention.
Progrès physique : le Conseil a constaté avec satisfaction les progrès continus enregistrés sur le chantier et dans les installations industrielles des membres.
Les fabrications et les livraisons de pièces et de systèmes uniques par leur taille et leur complexité (comme la bobine de champ poloïdal n°1, prête à prendre la mer), se poursuivent.
En cours également, l’installation des systèmes industriels, au nombre desquels la totalité des équipements de conversion électrique requis pour la production du premier plasma et la préparation de la mise en service des sous-systèmes de l’usine cryogénique et du système de refroidissement.
Les travaux de construction ont également enregistré des progrès substantiels (Bâtiment tritium, Bâtiment de contrôle et gros œuvre de l’installation d’injection de neutres).
Défis techniques : le Conseil a pris acte de la nécessité de répondre aux préoccupations liées aux composants « inédits » (First-of-a-kind). De récentes analyses portant sur certains de ces composants ont en effet mis en évidence la nécessité de procéder à d’importantes réparations. Le Conseil a demandé au directeur général d’évaluer dans les meilleurs délais les conséquences de cette situation et de procéder au plus vite aux réparations nécessaires. En outre, le Conseil a demandé à ITER Organization et aux Agences domestiques d’œuvrer conjointement pour promouvoir une culture fondée sur le contrôle qualité à l’échelle de l’ensemble du programme afin de prévenir la répétition de situations similaires.
Contexte réglementaire : le Conseil a pris acte des efforts en cours pour répondre aux dernières questions posées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il s’est félicité de la volonté du directeur général d’assurer une communication transparente et techniquement correcte avec l’ASN afin de répondre à ces questions de manière effective. Le Conseil a demandé à être régulièrement et précisément informé des progrès enregistrés.
Actualisation de la feuille de route : le Conseil a accepté la recommandation du directeur général d’actualiser la feuille de route (Baseline) après qu’une évaluation globale aura été conduite et un plan de réparation défini. Une fois ces actions réalisées, ITER Organization pourra définir le nouveau calendrier jusqu’à la fin des travaux et établir le budget associé sur des bases solides.
Soutien des membres d’ITER : les membres du Conseil ont réaffirmé leur totale adhésion à la mission d’ITER. Ils sont déterminés à œuvrer ensemble pour développer les solutions qui assureront le succès du programme. Prenant acte des pressions auxquelles ITER doit faire face, le Conseil a incité chacun des Membres à respecter ses engagements, tant en termes de contribution financière que de fournitures « en nature », afin de poursuivre la mise en œuvre du programme de construction, d’installation et d’assemblage.
CONTEXTE
Conçu pour démontrer la faisabilité scientifique et technologique de l’énergie de fusion, ITER sera la plus grande installation expérimentale de fusion jamais construite. La fusion est à l’origine de l’énergie du Soleil et des étoiles : quand des noyaux d’atomes légers fusionnent pour former des noyaux plus lourds, une grande quantité d’énergie est libérée. La recherche sur la fusion vise à maîtriser cette source d’énergie à la fois sûre, fiable et respectueuse de l’environnement.
ITER est également une entreprise de coopération scientifique internationale sans équivalent. La contribution de l’Europe représente à peu près la moitié du coût de construction ; les six autres Membres engagés dans cette entreprise (la Chine, l’Inde, le Japon, la République de Corée, la Fédération de Russie et les États-Unis) contribuent à part égale à l’autre moitié. ITER est en cours de construction à Saint-Paul-lez- Durance/Cadarache, en France, dans le département des Bouches-du-Rhône.
Pour de plus amples informations sur le programme ITER : https://www.iter.org/fr/accueil