
Communiqué
Situation de l’hôpital de Manosque
L’hôpital de Manosque doit malheureusement faire face à une nouvelle décision difficile. Plusieurs agents
ne seront pas reconduits en début d’année prochaine. Je me révolte de cette situation qui pénalise une fois
de plus l’organisation actuelle de l’hôpital et qui met en lumière les véritables raisons de ces départs.
La première raison est structurelle puisque l'Hôpital a financé par un emprunt de 90 millions sa reconstruc-
tion en 2010. La dette de l’établissement pèse annuellement pour 5,2 millions d’euros sur le budget de
l’hôpital et s’établit actuellement à 54 millions d’euros.
La deuxième cause est conjoncturelle. Elle prend racine à travers deux sujets principaux : les effectifs sup-
plémentaires mis en place pendant la crise Covid et depuis quelques mois maintenant, la baisse d’activité
de l’établissement subit avec la fermeture des urgences.
Je l’ai déjà indiqué mais c’est important de le rappeler, 16 postes d’urgentistes sont nécessaires pour per-
mettre au service des urgences de fonctionner normalement. Sur ces 16 postes, seulement 9 sont actuelle-
ment pourvus. L’absence de 7 urgentistes provoquent la désorganisation du service des urgences avec sa
fermeture la nuit (210 nuits fermées avec maintien du SMUR et accueil des femmes enceintes en 2023) et
parfois la journée.
Cette situation inadmissible impacte directement le fonctionnement budgétaire de l’hôpital qui s’en trouve
fragilisé. Lors de ma rencontre avec le ministère de la santé en novembre dernier avec le sénateur Jean-Yves
Roux nous avions demandé des garanties pour l’Hôpital de Manosque.
Evidemment, je ne suis pas dupe. Manosque n’est pas le seul hôpital dans cette situation mais il est grand
temps que l'Etat et l'ARS prennent leurs responsabilités dans la fragilisation organisationnelle et financière
des hôpitaux français car il s’agit bien là de leur responsabilité. Ils ont le devoir d’agir.
Nous demandons donc à l’Etat trois actes fondateur pour aller de l’avant :
- La compensation à l'euro près la perte financière générée par la fermeture des urgences qui n'est
clairement pas de la responsabilité de l'Hôpital de Manosque mais bien d'un système défaillant.
- La correction du mode de compensation en la défaveur des hôpitaux sur le calcul de l’activité de
soins palliatifs ouverte en 2022. C’est un manque à gagner d’1,4 millions d’euros en 2023.
- La prise de responsabilité de l’ARS sur l’organisation du service des Urgences au sein du Territoire.
Avant sa fermeture, les urgences de Manosque prenaient en charge près de 40 patients par nuit soit
la plus grande affluence du département. C’est tout un bassin qui est pénalisé par des décisions
discutables prises au niveau régional.
Nous arrivons au bout d’un système et l’Etat doit se réveiller rapidement car ses carences répétées depuis
plusieurs décennies pèsent lourdement sur les hôpitaux et ses soignants. Nous attendons des actes, les pa-
roles ne suffisent plus. Nous sommes excédés.
A titre individuel enfin, je souhaite que l’ensemble des agents concernés puissent être reclassés sur d’autres
postes ouvert au sein de l’hôpital ou bien sur les autres établissements du Groupement Hospitalier Territo-
rial du département.
Camille GALTIER
Président du Conseil de surveillance de l’Hôpital de Manosque
Maire de Manosque et Président de DL